De nombreux pétitionnaires issus de plusieurs pays ont défendu, devant la 4e Commission de la 78e session de l’Assemblée générale de l’ONU, en charge des questions politiques spéciales et de la décolonisation, le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination, appelant la communauté internationale à faire pression sur le Maroc pour qu’il mette fin aux violations des droits humains au Sahara occidental occupé.
Ainsi, plusieurs pétitionnaires en provenance des îles Canaries, dont Leticia Hernandez Gonzalez, Victoria Travieso Hernandez, Palmira Déniz Verona ou encore Jose Luis Gonzalez Sanchez, ont exigé mercredi à l’unisson le respect du droit à l’autodétermination du peuple sahraoui, dénonçant au passage «la complicité» du gouvernement espagnol – puissance administrante de jure du Sahara occidental – avec le Maroc et ses forces d’occupation, ce qui empêche l’organisation d’un référendum depuis 1991.
Ils ont notamment sommé la 4e Commission de veiller au respect du droit international et de ses résolutions pertinentes sur cette question. Par ailleurs, plusieurs voix, comme celle de Maria del Mar Molina Garcia-Alcaniz, de Plataforma 8M Toledo, se sont élevées pour exiger que la communauté internationale fasse pression sur le Maroc afin de mettre fin aux violations des droits humains du peuple sahraoui, notamment de ses femmes. Une tâche pour laquelle la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso) devrait être mandatée, comme certains l’ont suggéré, dont le juriste Juan Carlos Gomez Justo, de l’université Pablo-Olavide de Séville (Espagne).
Le coordinateur de l’Association équatorienne d’amitié avec le peuple sahraoui (AEAPS), Pablo de la Vega a, pour sa part, souligné que le Maroc devait arrêter de piller les ressources naturelles du Sahara occidental, notamment minières et halieutiques, sur lesquelles le peuple sahraoui a un droit légitime. Abondant dans le même sens, Juan Ramon Crespo Aguilar, de l’Observatoire des droits humains pour le Sahara occidental de Castilla-La Mancha, a dénoncé les compagnies transnationales qui collaborent à cette «spoliation des ressources», avançant même l’idée de sanctions civiles et pénales. «Ces entreprises tirent profit de cette situation aux dépens du peuple sahraoui», s’est indigné Sergio Ramirez Galindo, de l’association Siembra Canaria. Le représentant du Front Polisario auprès des Nations unies et coordonnateur avec la Minurso, Sidi Mohamed Omar a, quant à lui, déclaré que «c’est une honte et une insulte à l’ONU et à sa Charte que de voir un Etat voyou, tel que le Maroc, venir devant cette commission avec ses apologistes invoquer le ‘‘droit international’’ et les ‘‘droits humains’’, alors qu’il continue d’occuper illégalement des parties d’un territoire inscrit à l’ordre du jour de cette commission et d’opprimer son peuple depuis des décennies».
Il s’agit, dit-il, d’une situation «inadmissible» qui ne peut en aucun cas être «tolérée». Rappelant des éléments «fondamentaux» depuis que la question du Sahara occidental a été inscrite à l’ordre du jour de la 4e Commission en 1963, le diplomate a revendiqué le droit inaliénable et non négociable à l’autodétermination et à l’indépendance du peuple sahraoui, «qui ne saurait être altéré ni par le passage du temps ni par la politique de fait accompli menée depuis 1975 par l’Etat occupant du Maroc dans ce territoire».
Auparavant, plusieurs intervenants à la 4e Commission de l’ONU ont défendu, lors du premier jour du débat général lundi, le droit à l’autodétermination et à l’indépendance du peuple sahraoui, à l’image des représentants permanents à New York du Mexique, de Cuba, du Venezuela et du Timor-Leste.