Les deux jumeaux, Nonor (Abdenour) et Karim Belkadi ainsi que Khireddine Kati, dit Didin, ont opté pour un style de musique alliant modernité et patrimoine ancien.
Il a véritablement marqué de son empreinte son passage en Kabylie, durant le mois de Ramadhan écoulé, le groupe de musique AmZik a fait, d’ailleurs, salle comble lors des concerts animés aussi bien au chef-lieu de wilaya de Tizi Ouzou qu’au niveau des localités de la région.
Ainsi, au théâtre régional Kateb Yacine de la capitale du Djurdjura, ce trio de jeunots a subjugué le public par une prestation magistrale. Après un succès retentissant sur les plates-formes numériques et les réseaux sociaux, ces artistes retrouvent, en effet, leurs fans qui se sont régalés et donnés à cœur joie durant des galas sublimes surtout si l’on se réfère au travail de ce groupe qui puise, notamment du patrimoine culturel ancien tout en essayant d’universaliser la teneur musicale des chansons.
Celles-ci ont gagné en notoriété en un temps relativement court. L’un des textes plans de ces artistes est incontestablement Yemmas bughriv (La mère de l’exilé) qui exprime, dans une distribution musicale envoûtante, le déracinement avec son pays natal. AmZik est composé de deux jumeaux, Nonor (Abdenour) et Karim Belkadi ainsi que Khireddine Kati, dit Didin, qui sont revenus dernièrement en Algérie pour une tournée qui a fait date.
Et pour cause, aussi bien à Tizi Ouzou qu’à Azazga où à Boghni, particulièrement, ces artistes ont séduit l’assistance, notamment avec un nouveau style de musique alliant merveilleusement modernité et patrimoine ancien. Et ce, tout en inspirant des textes et mélodies des piliers de la chanson kabyle comme Slimane Azem, Cheikh El Hasnaoui, Idir, Lounes Matoub et Aït Menguellet. Mais, pas seulement.
Ce groupe a excellé dans l’innovation en adaptant, avec des sonorités universelles, leur travail aux situations de l’heure. Il s’agit, en outre, de rester dans le sillage de la continuité mais avec notamment un développement perpétuel dans la structure musicale, de manière à introduire des éléments qui donnent à la chanson son unité et sa solidité afin d’être pertinente dans sa mutation et son agencement.
Cela étant, la musique de ce trio épatant raconte une histoire et porte un message plein d’espoir surtout pour la jeunesse. «Nous sommes sensibles à la réalité et aux espoirs de la jeunesse d’aujourd’hui qui n’aspire qu’à avoir une vie paisible. Nous sommes accrochés par des sujets contemporains comme l’environnement et l’enfance», ont déclaré les membres du groupe AmZik, en avril dernier, lors d’une conférence de presse animée à Tizi Ouzou.
Ils estiment ainsi que l’ouverture vers d’autres horizons et cultures n’empêche, en aucun cas, la personne de rester toujours attachée à ses origines et ses racines puisque, ont-ils souligné également, il est intéressant de ressusciter l’âme de la musique algérienne qui est, ont-ils soutenu, riche.
Il suffit seulement, ont-ils précisé, de l’embellir avec des instruments modernes en y introduisant des sonorités universelles. Par ailleurs, notons que Nonor (Abdenour) et Karim Belkadi, sont natifs d’Iferhounene, dans la wilaya de Tizi Ouzou et Khirreddine Kati, dit Didin, diplômé en musicologie, est originaire de Timezrit (Béjaïa).
Les trois artistes ont eu un attachement à l’art depuis leur jeune âge, et ce, avant de partir en France où ils ont brillé, en 2016, juste après la sortie de leur premier produit intitulé Asughu n temzi (cri d’enfance). L’originalité de leur travail a donné à cet album un coup de maître. Depuis, le groupe en question a acquis une notoriété incroyable.