Des institutions internationales analysent l’impact de la guerre en Ukraine : L’économie mondiale ébranlée par un véritable séisme

20/03/2022 mis à jour: 02:05
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La guerre en Ukraine a provoqué une importante hausse des prix des hydrocarbures

Le Fonds monétaire international (FMI), la Banque mondiale (BM) et la Banque européenne pour la reconstruction et le développement  (Berd) se disent «horrifiés et profondément inquiets» par les vastes conséquences de la guerre en Ukraine sur l’économie mondiale. 

Rendant public un communiqué commun suite à une réunion tenue jeudi dernier, ces institutions financières internationales soulignent qu’en plus de «la dévastatrice catastrophe humanitaire en Ukraine, la guerre perturbe les moyens de subsistance dans la région et au-delà». «Elle réduit l’approvisionnement en énergie, en nourriture, augmente les prix et nuira à la reprise post-pandémie planétaire», ajoute le même communiqué en notant s’attendre à une croissance beaucoup plus lente. «L’économie mondiale entière en sentira les effets à travers une croissance plus lente, des perturbations des échanges commerciaux, et les plus pauvres et vulnérables seront les plus touchés», avertissent ces institutions. 

Ce sont les pays voisins de l’Ukraine qui souffriront le plus des perturbations du commerce et de la chaîne d’approvisionnement. Les marchés financiers ne resteront pas indemnes non plus et seront touchés «avec une incertitude qui va se répercuter sur les prix des actifs, resserrer les conditions financières et pourrait même engendrer des flux de capitaux hors des marchés émergents». 

Dans une déclaration du FMI, il est clairement énoncé un impact de la guerre sur l’économie mondiale semblable à «un tremblement de terre». «La guerre en Ukraine est comme un puissant tremblement de terre qui aura des effets d’entraînement sur l’ensemble de l’économie mondiale, en particulier dans les pays pauvres», indiquent les responsables du FMI. 

Et de préciser que le conflit entraînera «une croissance plus faible et une inflation plus rapide dans le monde». «Les pays, les entreprises et les ménages seront confrontés à des problèmes d’endettement plus graves après une augmentation des emprunts qu’au cours de la première année de la pandémie», avertit encore la directrice du Fonds, en notant que l’Ukraine et la Russie représentent ensemble plus d’un quart du commerce mondial du blé et 1/5 des ventes de maïs. 

Les responsables de l’institution de Bretton Woods ont souligné «des risques, notamment des troubles dans des régions comme le Moyen-Orient et l’Afrique déclenchés par la hausse des prix des denrées alimentaires et les tensions budgétaires en Europe, où les dépenses en matière de sécurité énergétique et de défense devraient augmenter». 

Dans une note sur l’impact de la crise sur les pays de la région MENA, le FMI prévoit une hausse des prix des denrées alimentaires et de l’énergie ainsi qu’un resserrement des conditions financières mondiales qui risquent d’avoir d’importantes répercussions. «Les mesures visant à maîtriser l’inflation telles que l’augmentation des subventions publiques pourraient peser sur des comptes budgétaires déjà fragiles. En outre, la détérioration des conditions de financement extérieur pourrait provoquer des sorties de capitaux et entraver encore la croissance des pays dont la dette est élevée et les besoins de financement importants». 

Ceci, alors que la hausse des prix peut «susciter des tensions sociales dans certains pays, notamment ceux où les dispositifs de protection sociale sont faibles, les possibilités d’emploi peu nombreuses, la marge de manœuvre budgétaire limitée et les gouvernements impopulaires», alerte le FMI. Dans un rapport de l’OCDE, les projections pour l’économie mondiale ne sont pas meilleures. «Le conflit risque de coûter un point à la croissance mondiale en un an si ses effets sur les marchés énergétiques et financiers s’avèrent durables. 

Ce qui pourrait de plus pousser l’inflation d’environ 2,5 points supplémentaires», prévoit l’organisation de la coopération économique. «L’impact économique du conflit est très incertain et dépendra de la durée de la guerre», indique le même rapport. 

Selon cette organisation, l’Europe sera la plus affectée par les conséquences économiques de la guerre en raison de ses liens économiques et énergétiques étroits avec la Russie, particulièrement les pays ayant une frontière avec la Russie et Kiev. 

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