Des centaines de millions de personnes contaminées par le Covid en Chine : Pourquoi l’Algérie a baissé la garde

02/01/2023 mis à jour: 08:15
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Depuis la politique du «zéro Covid», la circulation du virus en Chine a été réduite à sa plus simple expression. Mais face à la montée de la pression populaire à cause de l’exagération des mesures de confinement strict qui ont été imposées par les autorités sanitaires chinoises dans de nombreuses régions, celles-ci viennent de lâcher du lest. Elles ont annoncé début décembre un allégement des mesures de confinement face aux immenses manifestations de colère et de mécontentement dans les grandes mégalopoles chinoises, mais également certaines provinces de l’intérieur. Exagérément, des médias occidentaux estiment que ces mouvements de foules sont les plus grandes depuis ceux de la place Tian Men en 1989… Le pouvoir chinois a donc dû s’astreindre à calmer le jeu en levant les restrictions de confinement et de circulation jugées excessives mises en place périodiquement dans ce pays fort de 1,4 milliard d’habitants. Après avoir imposé depuis trois ans des confinements, des restrictions dans les déplacements et des tests PCR constants, le pouvoir chinois vient de changer son fusil d’épaule face à la pression de la rue en gelant, soudainement, toutes les mesures pour éradiquer l’épidémie. Après l’euphorie née de la liberté de mouvements retrouvée, une vague de contaminations a tôt fait de s’imposer dans certaines contrées de ce pays à la population la plus importante (avec l’Inde) de la planète. Des indications des médias occidentaux estiment que près de 300 millions de personnes auraient été infectées au cours de ce mois de décembre. Un chiffre impressionnant que les autorités sanitaires chinoises trouvent largement exagéré. En comparaison à cet ordre de grandeur, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) indique qu’en l’espace de ces trois dernières années, près de 660 millions de personnes ont été contaminées dans le monde.

Face aux spéculations de tous bords, le gouvernement chinois a décidé le 25 décembre dernier de ne plus communiquer de chiffres face aux exagérations tendancieuses de certains pays qui n’hésitent pas à user d’informations mensongères en affirmant que «les hôpitaux et les crématoriums sont débordés…». Des exemples effrayants sont colportés par ce que les autorités officielles centrales nomment être «des alarmistes qui veulent nuire à la Chine et aux Chinois». En effet, il a été indiqué par des agences d’information étrangères que la région de Shangai a recensé, à elle seule, près d’un million de nouveaux cas par jour… Pour répondre à ces actes de discrédit permanents dont elle est l’objet, la Chine va abolir à partir du 8 janvier prochain les quarantaines obligatoires imposées aux étrangers qui arrivent dans le pays.

Les spécialistes et experts euro-américains pensent que ce qui se passe en Chine n’est pas anodin et va avoir un impact sur les stratégies adoptées par les autres pays et par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Car le risque que toutes les entités impliquées craignent est l’émergence de nouveaux variants redoutables, mortels. C’est pour cela que la communauté internationale presse le gouvernement chinois de livrer des informations sur la nature de ce virus récemment apparu et aux caractéristiques encore inconnues par la communauté scientifique internationale. D’ores et déjà, certains pays dans le monde ont des mesures conservatoires contre les Chinois voyageant à l’étranger. C’est le cas des Etats-Unis, de l’Italie, de l’Australie, du Japon, de l’Inde et de la Malaisie, entre autres, qui viennent d’annoncer le renforcement des contrôles aux frontières et exiger aux voyageurs chinois des tests PCR récents. Le test PCR négatif a une efficacité toute relative, l’incubation du virus Covid pénétré dans un voyageur nouvellement arrivé peut se «cacher» 6 à 8 jours avant de se déclarer. Les experts en matière de santé et spécialisés dans cette pandémie conseillent une campagne massive de vaccination au cas où des formes graves de contamination venaient à être avérées. L’autre souci des autorités sanitaires dans ces pays est la pénurie de médicaments et autres produits barrières qui pourrait survenir en cas d’attaques graves du virus. 80% des médicaments liés au traitement du Covid sont fabriqués en Chine et en Inde. Si les usines de ces pays sont appelées à fermer à cause d’une contamination généralisée des travailleurs et donc leur indisponibilité, qu’en serait-il de l’approvisionnement du reste du monde en cas de pandémie aggravée, telle qu’on en a connue au cours des années 2020 et 2021 ? Le gouvernement chinois vient de rassurer : ses usines tournent à plein régime. Qu’en est-il en Algérie ? Faut-il le faire remarquer, la tendance dans notre pays est depuis des mois à une nette amélioration des situations de contaminations par rapport à ce qu’elles étaient tout au long de la terrible année 2021. Les restrictions ont été levées progressivement jusqu’à la nullité, et depuis le 30 octobre dernier, les autorités algériennes ont décidé de supprimer toutes les conditions d’entrée aux frontières liées au Covid-19. Les test PCR ne sont plus exigés, le port du masque n’est plus obligatoire et les mesures de quarantaine ont disparu depuis longtemps. Certains estiment que les Algériens ont opéré une immunité collective du virus, alors que seuls 8 millions de personnes ont été vaccinées sur une population de 44 millions, soit 20%. Selon le bulletin quotidien des autorités sanitaires, seuls quelques citoyens (une dizaine par jour) sont  contaminés et il n’est déploré aucun décès depuis très longtemps. Les chiffres suffisent à ce que les Algériens dans leur très grande majorité baissent la garde, favorisés en cela par des campagnes de sensibilisation aux gestes barrières au point mort. Pour les autorités sanitaires, rien n’indique que la tendance à la dangerosité de ce fléau ravageur soit de retour. Mais une cellule d’analyse et d’alerte et en mode vigilance au sein des structures des autorités sanitaires nationales a été installée. Les traumatismes ont la peau dure. Le retour d’un variant redoutable et meurtrier reste à craindre, tant pour la santé des personnes que pour les équilibres socioéconomiques de notre pays. Il nous replongerait dans l’immobilisme de ces années-là qui a été largement dommageable, ce qui nous ont valu énormément de préjudices nous empêchant d’opérer une politique efficace  dans la relance multisectorielle.

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