Des logements de la formule AADL dans la capitale demeurent fermés en dépit de leurs attributions. Les bénéficiaires pointent du doigt la non-disponibilité des infrastructures de base.
Des milliers de logements AADL restent inoccupés en dépit de leurs attributions. Ce problème s’impose notamment dans les nouveaux pôles d’habitat de l’ouest de la capitale. A Mahelma, à Sidi Abdellah, à Chéraga ou à Ouled Fayet, les nouveaux bénéficiaires sont unanimes à dire que leurs cités ressemblent à des «No man’s land».
Des acquéreurs, qui ont remué autrefois ciel et terre pour l’obtention du «fameux sésame», sont poussés par la force des choses à déchanter préférant ne pas occuper leurs appartements flambant neufs. Une conséquence logique du manque flagrant des infrastructures d’accompagnement et autres édifices de service public devant améliorer le cadre de vie des habitants. «La majorité des logements sont fermés dans notre cité. Dans chaque immeuble, il n’y a que trois à quatre appartements qui sont occupés», s’accordent à dire des habitants de la cité des 5000 logements de Sidi Abdellah.
Pour ce méga pôle situé à la «smart city» à titre d’exemple, le manque criant et l’indisponibilité des infrastructures scolaires se posent avec acuité. Un écueil pour lequel beaucoup d’acquéreurs ont choisi de ne pas s’aventurer, préférant laisser leurs enfants dans leurs anciens établissements scolaires.
Même topo à Ouled Fayet où des résidents de différents sites AADL se plaignent du manque d’établissements scolaires et de la surcharge des écoles déjà disponibles. Hormis le manque d’écoles, un autre problème de taille est soulevé par les bénéficiaires de logements AADL.
«Les opérations d’attribution de logements AADL sont programmées la majeure partie du temps d’une manière aléatoire et sans obéir à un calendrier bien étudié. Un anachronisme qui met les attributaires dans l’embarras», synthétise le collectif d’habitants de la même cité. Sur cette question, les pouvoirs publics ont toujours organisé les cérémonies d’attribution de logements au gré des événements. La toute dernière attribution en date a été programmée le 19 mars dernier.
Une journée d’attribution sous le signe de la fête de la victoire. «J’aurais souhaité que l’attribution soit programmée durant les vacances d’été, cela m’aurait laissé amplement le temps de transférer mes enfants dans des écoles situées près de mon nouveau lieu de résidence. A ce stade, je dois encore assurer des navettes entre le centre-ville et mon nouveau logement», regrette Rabah, bénéficiaire et parent de deux enfants scolarisés à El Biar.
Il faut dire que la vacance des logements cause beaucoup de désagréments, tels que les vols par effraction. «Des appartements inoccupés dans notre cité ont été pillés et dépuillés des installations sanitaires, plomberie et fenêtres», dénonce-t-on à Sidi Bennour dans la nouvelle ville de Sidi Abdellah.
Les désagréments ne se limitent pas à la seule scolarisation des enfants et les actes de vols. Les embouteillages, l’absence de transport et l’arrêt de certains projets routiers aux alentours des nouveaux pôles d’habitat enfoncent un peu plus le clou pour les bénéficiaires.
Si certaines familles ont préféré, cahin caha, d’occuper leurs nouveaux logements, laminés par les dépenses de la location, d’autres ont opté pour la colocation familiale ou le renouvellement de leurs bails de location en attendant que la situation s’améliore.
«Un projet de voie rapide à partir d’El Achour traversant plusieurs communes de l’ouest est en cours de réalisation pour désengorger et assurer un meilleurs accès aux nouveaux pôles d’habitat. Cela devra atténuer le problème de la congestion routière sur les autres chemins de wilaya, asphyxiés par les embouteillages», lance un résident de la cité Zâatria, l’air optimiste.