Après une suspension momentanée, les services de la commune de Constantine ont décidé de maintenir la décision de délocalisation de la station de taxis de l’avenue Aouati Mustefa vers l’avenue Rahmani Achour dans le quartier de Bardo, au centre-ville de Constantine. Pourtant, cette décision a été fortement contestée par les chauffeurs de taxi concernés, ayant organisé un mouvement de protestation le 22 mai, avant de se diriger vers le cabinet du wali.
Pour rappel, les conducteurs en grogne avaient fait savoir que la nouvelle station du quartier de Bardo est située en retrait des axes principaux, imposant un détour important aux clients. Ils avaient même proposé des solutions alternatives comme l’installation d’une station derrière le tribunal de Constantine, près de la place Ahmed Bey, déjà occupée par les taxis ou l’exploitation de l’espace situé derrière l’hôtel Novotel où se trouvait l’ancien square Hadj Ali, transformé en parking informel. «Après notre dernière rencontre avec le chef de cabinet du wali, nous avons déposé un recours au niveau de la commune. Jusqu’à présent, nous n’avons pas reçu de réponse et nous attendons toujours une nouvelle réunion avec la commission technique au niveau de la direction des transports», a déclaré à El Watan, Ramdane Nafir, membre du syndicat des chauffeurs de taxi.
Notre interlocuteur n’a pas manqué d’exprimer son optimisme vis-à-vis de la suspension temporaire de la délocalisation de la station de l’avenue Aouati Mostefa. Cependant, le président de la commission des transports de la commune de Constantine, Farid Bouaroudj, est d’un autre avis, tout en défendant le choix de la commune. Il a estimé que la station à Bardo est l’endroit le plus approprié pour fluidifier la circulation au centre-ville.
«Techniquement parlant, l’espace se trouvant à côté de l’agence de la Seaco est le meilleur», a-t-il dit. Et de souligner que tout un aménagement a été réalisé sur place, dont le remplissage des nids-de-poule, le goudronnage, le traçage des quais, l’installation du panneau de signalisation et autres.
Les lieux, selon notre interlocuteur, ont connu une nette amélioration. Il a affirmé que les travaux sont toujours en cours et il y aura l’installation de deux abris-bus sur place avec des pots de plantes ornementales, afin d’éviter le squat de l’endroit par les chauffeurs clandestins ou «les parkingueurs».
Dans la même perspective et afin d’éviter d’éventuels incidents, le contrat avec le gardien exploitant le stationnement devant l’agence de la société de l’assainissement et de l’eau de Constantine (Seaco) a été résilié. «Nous nous sommes déplacés à Bardo pour avoir également l’avis des commerçants et des habitants. Ces derniers ont exprimé leur satisfaction particulièrement suite à la décision de la commune de préserver les endroits de stationnement des commerces et des travaux d’aménagement menés sur place, améliorant ainsi l’état des lieux.
Pour ce qui est des escaliers, nous avons informé le maire et des travaux seront lancés par d’autres services», a expliqué M. Bouaroudj. Notre interlocuteur justifie la délocalisation de la station de taxis de l’avenue Aouati Mostefa par l’anarchie qui régnait auparavant à l’entrée de cette artère névralgique au centre-ville de Constantine, où les stationnements des chauffeurs de taxi en deuxième position provoquaient des embouteillages qui se prolongeaient jusqu’à l’hôtel Protea.
«D’autres conducteurs n’hésitent pas à effectuer des manœuvres pour ne pas faire le rond-point, bloquant ainsi la circulation», a regretté le même responsable.