Considérée comme étant la plus grande commune de la wilaya de Mila avec une population de plus de 130 000 habitants, la ville de Chelghoum Laïd, située à 50 km au sud-ouest de Constantine et à 30 km au sud de Mila, demeure toujours marginalisée en infrastructures dans le secteur des travaux publics, selon des habitants qui ont pris attache avec El Watan pour exprimer leur ras-le-bol et dénoncer le calvaire qu’ils endurent depuis des années.
«Cette commune abrite cinq zones industrielles, l’un des plus importants marchés de gros de fruits et légumes à l’échelle nationale attirant la clientèle de plusieurs wilayas du pays, une zone militaire logistique et de nombreuses carrières, etc. Mais, la situation de notre ville est devenue inacceptable. Nous sommes toujours marginalisés particulièrement dans le domaine des travaux publics», ont fait savoir des citoyens à El Watan.
Et de poursuivre, selon leurs propos, que «la ville de Chelghoum Laïd a été victime d’une exclusion incompréhensible durant les mandats passés, marqués par la corruption et l’abondance financière ayant permis la réalisation de l’autoroute est-ouest».
Malheureusement, cette région a été privée d’un accès à cette autoroute, bien qu’elle soit située à l’intersection de deux routes nationales importantes, soit la RN5 et la RN100. Les habitants soutiennent que l’absence d’un échangeur reliant Chelghoum Laid à l’autoroute est-ouest ne pénalise pas uniquement la ville et le sud de la wilaya de Mila, mais plutôt toute la région, y compris les communes de Ferdjioua, Bouhatem et leurs environs.
La population de Chelghoum Laïd se considère aujourd’hui comme une victime de la circulation de milliers de camions chargés de matériaux provenant des carrières dans les zones urbaines de la ville. Cela a provoqué l’usure des routes, des dégâts aux infrastructures et la propagation de la poussière, mettant leur santé en danger et polluant l’environnement.
La situation est devenue plus compliquée avec le gel du projet d’un contournement depuis des années. Même la proposition de solutions alternatives, dont la réalisation d’un chemin communal en parallèle avec l’autoroute Est-Ouest, a été refusée pour des raisons techniques. Nos interlocuteurs s’interrogent sur les raisons de toute cette exclusion énigmatique de leur ville et la non-inscription de projets structurants, sachant que la faiblesse du réseau routier se veut aujourd’hui comme l’une des causes du retard de développement de chaque région. Les routes demeurent un facteur important pour le développement et le désenclavement des zones isolées. «Nous avons organisé il y a environ six mois un mouvement de protestation devant la daïra de Chelghoum Laid pour soulever tous les problèmes dont souffre notre commune, durant des années. Nous avons également remis une copie de notre requête au chef de l’exécutif de Mila, mais en vain.
Nos lettres n’ont eu aucun retour ou une réponse favorable de la part des autorités, pourtant des députés ont déjà soulevé ce problème», a regretté un habitant. Et de souligner qu’à cause du silence des autorités, la population de Chelghoum Laïd sollicite carrément l’intervention du président de la République Abdelmadjid Tebboune. Ce dernier, selon leurs dires, est désormais le seul capable de mettre fin à leur calvaire et celui de la ville qui «meurt chaque jour».
Car, ont-ils noté, l’activité commerciale a décliné et des milliers de familles se retrouvent sans ressources en raison de l’absence de conditions minimales. Les habitants de la ville estiment que l’ouverture d’un échangeur sur l’autoroute serait la meilleure solution pour redonner vie à toute la région.