Décès de deux petites-filles de Mouloud Feraoun : La police suisse privilégie la thèse du suicide collectif

30/03/2022 mis à jour: 18:54
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La police suisse a annoncé, hier, avoir privilégié la thèse du suicide collectif, cinq jours après la mort de quatre membres d’une même famille tombés du 7e étage de leur immeuble, jeudi denier, à Montreux, en Suisse.

L’enquête «laisse supposer que toutes les victimes ont sauté du balcon les unes après les autres», a indiqué la police du canton de Vaud dans un communiqué, qui a levé un coin du voile sur ce drame qui a soulevé questions et émotion.

La police n’a pas donné l’identité des victimes. Selon l’hebdomadaire français Le Journal du Dimanche (JDD), il s’agit du père, Eric David, 40 ans, son épouse, Nasrine Feraoun, 41 ans, la sœur jumelle de cette dernière, Narjisse Feraoun, deux petites-filles du romancier algérien Mouloud Feraoun, ainsi que les deux enfants du couple, une fillette de 8 ans et Allan, 15 ans, l’unique survivant. Ce dernier reste hospitalisé dans le coma, mais dans un état stable.

Le drame s’est produit, jeudi dernier, dans un quartier de Montreux, à deux pas du casino de cette ville chic du bord du Léman. Selon l’enquête, les cinq personnes sont tombées d’une hauteur de plus de vingt mètres, les unes après les autres, peu avant 7h, dans un intervalle de cinq minutes.

Les enquêteurs, qui ont trouvé un escabeau sur le balcon d’où ont sauté les membres de cette famille, n’ont pu déceler aucune trace de lutte. «Avant ou pendant les faits, aucun témoin, y compris les deux gendarmes présents sur place dès 6h15 et les passants se trouvant au bas de l’immeuble, n’a entendu le moindre bruit ou cri en provenance de l’appartement ou du balcon», a souligné le communiqué de la police suisse.

«Les investigations techniques ne montrent aucun signe avant-coureur d’un tel passage à l’acte», a ajouté la police, notant toutefois que «depuis le début de la pandémie, la famille était très intéressée par les thèses complotistes et survivalistes». La famille vivait en quasi-autarcie, retirée de la société. Seule la sœur jumelle de la maman travaillait à l’extérieur du domicile, ont précisé les enquêteurs.

Ni la maman, ni la fillette n’étaient enregistrées auprès des autorités et cette dernière n’allait pas à l’école. La mère et la fille, qui étaient censées être parties vivre au Maroc en 2016, n’étaient apparemment pas supposées être installées en Suisse, selon les enquêteurs.

Le fils aîné était, pour sa part, censé être scolarisé à domicile et c’est une procédure de vérification au domicile par deux policiers, peu avant le drame, qui semble avoir poussé à l’acte.

Les agents étaient munis d’un mandat d’amener délivré par la préfecture à l’encontre du père qui n’avait pas répondu à des convocations. «L’ensemble de ces éléments suggère, chez les membres de cette famille, la crainte d’une immixtion de l’autorité dans leur vie», a fait savoir le communiqué de la police. Selon le journal suisse La Tribune de Genève, les deux petites-filles de Mouloud Feraoun étaient toutes les deux médecins.

La mère, dentiste, avait exercé dans le nord-ouest de Paris. Sa sœur, ophtalmologue, formée à Paris et à Nancy, est ancienne cheffe de clinique universitaire aux Hôpitaux universitaires de Genève.

Elles ont grandi au sein d’une fratrie de cinq enfants qui ont tous été scolarisés au prestigieux lycée Henri-IV à Paris, d’après le quotidien régional français Nice Matin. Le père, Eric David, a grandi à Marseille dans une des résidences les plus favorisées de la ville. Il est décrit, toujours selon le JDD, comme un «élève discret et doué, le meilleur de la classe», par un ancien camarade. 

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