Début des travaux de la COP27 à Charm El Cheikh (égypte). Guterres : «L’humanité doit coopérer ou périr»

07/11/2022 mis à jour: 18:41
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Antonio Guterres, Secrétaire général des Nations unies à Charm El Cheikh

Le président de la République Abdelmadjid Tebboune, est arrivé hier au Centre international de conférences de Charm El Cheikh pour prendre part au Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de la 27e Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP27). Il a été accueilli, à son arrivée par le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi et le Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres. Lors de l’ouverture des travaux du sommet, le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi a exhorté le monde à passer à des actions concrètes et à une mise en œuvre efficace sur le climat. M. Al Sissi a également lancé un appel à mettre fin à la guerre entre la Russie et l’Ukraine. De son côté, Antonio Guterres a mis en garde contre les effets du changement climatique estimant que l’humanité doit «coopérer ou périr». «Nous sommes sur l’autoroute vers l’enfer climatique, avec le pied toujours sur l’accélérateur», a ajouté Antonio Guterres, déplorant le fait que «nous sommes en train de perdre le combat de notre vie», donnant un choix au monde : «la solidarité» ou «un suicide collectif». Antonio Guterres a aussi rappelé que la planète s’approchait «à grand pas du point de basculement qui rendra le chaos climatique irréversible». La veille, le chef d’ONU-Climat Simon Stiell, a appelé les dirigeants du monde à relever le plus grand défi de l’humanité en mettant en œuvre l’Accord de Paris sur le climat de 2015 : «Aujourd’hui, une nouvelle ère commence et nous commençons à faire les choses différemment. Paris nous a donné l’accord. Katowice et Glasgow nous ont donné le plan. Charm El Cheikh nous fait passer à la mise en œuvre. Personne ne peut être un simple passager dans ce voyage. C’est le signal que les temps ont changé». «Parce que nos politiques, nos entreprises, nos infrastructures, nos actions, qu’elles soient personnelles ou publiques, doivent être alignées sur l’Accord de Paris et sur la Convention», a souligné le chef d’ONU Climat. Si l’objectif de de1.5°C est toujours d’actualité, de plus en plus de scientifiques appellent à «ne plus mentir», affirmant l’impossibilité de tenir cet objectif et se préparer plutôt à la suite. Néanmoins, d’autres restent toujours optimistes et considèrent que même si cette limite sera dépassée, il n’est pas impossible de voir la hausse des températures redescendre à 1,5 °C, grâce à des actions drastiques et prolongées. En matière d’aide aux pays pauvres face au réchauffement climatique, sans doute l’un des volets les plus épineux de cette COP27, le président français Emmanuel Macron a affirmé, lors d’un échange avec des jeunes engagés pour le climat qu’il «faut mettre la pression sur les pays riches non européens pour leur dire de payer leur part», considère que le seul moyen d’éviter qu’il y ait encore plus de pertes et de dommages pour d’autres et des catastrophes dans des pays, «c’est qu’on réduise nos émissions de gaz à effet de serre». En marge des travaux, le président de la République du Sénégal, Macky Sall, s’est désolé du fait que «depuis 2020, la communauté s’était engagée à mettre 100 milliards de dollars par an, jusqu’en 2030. On n’a pas encore les premiers 100 milliards. Alors que l’Afrique, à elle seule, a un besoin estimé par le Giec de 85 milliards par an d’ici à 2030, pour pouvoir respecter les objectifs de réduction de la température de la planète à moins de 1,5°C». Par ailleurs, la Fondation Bill et Melinda Gates a annoncé qu’elle va consacrer 1,4 milliard de dollars à des donations pour aider des petits agriculteurs en Afrique et en Asie. Elles visent à favoriser des innovations permettant à leurs cultures de résister aux événements climatiques extrêmes amplifiés par le changement climatique. Le versement de ces dons se fera sur quatre ans, explique la fondation, sans préciser comment ils seront attribués. 

Le sommet se déroulera avec deux grands absents. Le président chinois Xi Jinping ne se rendra pas en Egypte. Le président américain Joe Biden, retenu quant à lui par les élections de mi-mandat, ne devrait passer à la COP que le 11 novembre. A noter qu’en marge de la conférence, M. Tebboune prendra part à une table ronde «d’une extrême importance» sur la sécurité alimentaire réunissant plusieurs chefs d’Etat. Les travaux ont débuté avec l’intervention du chef de l’Etat égyptien, Abdel Fattah al-Sissi. S. O.


 

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