Comme prévu, les compositions du 2e trimestre ont commencé hier dans la majorité des établissements scolaires de la République, sans aucun incident à signaler. Covid-19, absence d’enseignants et coupures de cours, ont été les maîtres mots de ce 2e trimestre, où le niveau des élèves risque de prendre un nouveau sérieux coup.
Le calendrier des compositions et des tests d’évaluation a été respecté pour ce deuxième trimestre. Le contexte reste tout de même perturbé malgré les tentatives des enseignants pour rattraper le retard dans l’exécution du programme. «Mon garçon a eu langue arabe et sciences islamiques. L’examen était plus ou moins abordable, selon ses dires. Toutefois, nous ne savons pas comment l’administration va faire pour la langue française.
La classe de mon fils (1re année secondaire lettres) n’a pas eu d’enseignant durant le premier trimestre et les élèves n’ont pas été examinés. Au 2e trimestre, 3 enseignantes ont défilé dans leur classe sans pour autant avancer dans le programme. Pour ma fille au CEM, la situation est plutôt calme», déclare Karim, parent d’élève à Alger.
Ce cas n’est pas isolé étant donné que les syndicats n’ont pas cessé d’alerter quant au manque flagrant d’enseignants. Un autre lycée à Bab El Oued avait, jusqu’à la fin du 1er trimestre, un problème de disponibilité d’enseignant de mathématiques pour la classe des matheux en terminale. La pandémie de la Covid-19 y est pour beaucoup, notamment avec l’enseignement par alternance.
Les syndicats de l’éducation avaient justement considéré que cette méthode a mis à nu toutes les lacunes du système scolaire et bien plus. Même si le ministère de l’Education nationale vantait les bénéfices de ce système exceptionnellement adopté pour affronter la pandémie, il a décidé de revenir à l’enseignement classique dès la rentrée prochaine.
D’ici là, la tutelle devra négocier avec le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l’éducation (Cnapeste) afin qu’il gèle son action de boycott administratif mené depuis plus de 3 mois déjà. «Le problème n’est pas dans le papier que vont avoir les parents d’élèves attestant le niveau de leurs enfants. Il est bien plus profond que cela. Il s’agit du niveau des élèves qui chute d’année en année, et dont nous récolterons les fruits dans les deux prochaines années. Il s’agit également des conditions socioprofessionnelles dans lesquelles exercent les enseignants et tout le staff éducatif.
Des conditions très peu favorables au bon rendement pédagogique que souhaite avoir la tutelle dans l’école de qualité», déclare Messaoud Boudiba, porte-parole du Cnapeste, qui ne cache pas sa déception du comportement de la tutelle mais aussi des parents d’élèves qui passent à côté de l’essentiel, qui est le niveau d’acquisition du savoir de leurs enfants et la qualité de l’enseignement.
Il est à rappeler que le Cnapeste avait annoncé, il a une dizaine de jours, le gel de son mouvement de grève cyclique hebdomadaire de deux jours et le maintien du boycott administratif qui, selon les déclarations de Boudiba, n’a aucune incidence sur la scolarité des élèves ni sur leur évolution pédagogique.