Une opération coup-de-poing a été donnée, hier matin à Oran, pour démolir les baraques de marchandises illégales qui ont gagné ces dernières années, toutes les bordures des différentes entrées de la cité Dar El Hayet.
Hier matin, une opération coup-de- poing a été donnée au quartier populaire de Dar El Hayet pour enlever les nombreuses baraques de marchandise qui ont pris, ces dernières années, pignon sur rue, dans ce quartier jusqu’à donner l’impression à tout un chacun que Dar El Hayet n’est rien de moins que le prolongement naturel de M’dina J’dida. Lancée sur instruction des autorités locales, l’opération a été menée dès 5h du matin et s’est poursuivie jusqu’à 11h en présence d’un dispositif policier important sans compter les services de l’APC, présents également sur les lieux.
Dès lors que les baraques, en taule pour certaines, d’autres en bois ou encore en béton, ont été démolies, les services de l’entreprise Oran vert se sont dépêchés de badigeonner les différentes entrées de cette cité de peinture fraîche et nettoyer les détritus qui jonchaient le sol histoire de lui redonner l’éclat qui lui a tant manqué ces dernières années.
Dar El Hayet, rappelons-le, à l’instar de la cité Perret (Saint-Pierre), la résidence Perret (Miramar) ou la cité Jeanne D’arc (Gambetta) est une cité qui comprend une énorme barre d’immeuble qui brille davantage par sa largeur que par sa hauteur (l’immeuble, en effet, ne s’élève pas plus de 15 étages) mais aussi quatre autres blocs, qui font sentinelles, s’élevant chacun à 8 étages et le tout contenant plus d’un millier de familles.
Cette cité populaire est très familière des Oranais, d’abord parce qu’elle est desservie par le tramway (ainsi que le bus de la ligne 34) mais surtout, sa proximité du marché de M’dina J’dida la rend un passage presque obligé pour toutes celles et ceux qui vont régulièrement faire leurs emplettes dans ce grand marché populaire de la ville d’Oran. Rencontrés hier, certains des commerçants à qui on a démoli leur échoppe de fortune étaient comme résignés, même s’ils tenaient à l’espoir d’un «geste» des autorités à leur endroit.
«Sachez que ce n’est pas la première fois qu’une opération pareille est menée à Dar El Hayet. Il y en a eu une en 2011 puis une autre en 2015. Qui n’aimerait pas vivre dans une belle cité radieuse et propre où le cadre de vie serait agréable ? Cela dit, on aimerait juste qu’on nous place dans un lieu où nous pouvons nous adonner au commerce légalement ou tout au moins, qu’on nous donne du travail et cela d’autant que nous sommes enregistrés dans les nombreux services de recrutement», dira un quadragénaire, habitant ce quartier.
«Vous savez, précise-t-il encore, l’informel a la peau dure, on ne peut pas rester les bras croisés, aussi, si on ne nous propose aucune solution, ni un emploi ni un espace pour exercer légalement le commerce, il est fort à gager malheureusement que dans quelques années, Dar El Hayet sera de nouveau envahie par les commerçants informels».