Dans un appel adressé au Président de la République : L’AGEA alerte sur le devenir du secteur de la construction et du bâtiment

13/03/2022 mis à jour: 16:19
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Dans une lettre adressée au président de la République, l’Association générale des entrepreneurs algériens (AGEA) appelle à sauver le secteur du bâtiment. Très affecté par la crise sanitaire, ce secteur, qui a vu la cession de l’activité de milliers d’entreprises, a du mal à se relever, indique l’association. «La reprise des chantiers ne signifie pas la fin des problèmes pour les entreprises du BTPH. 

L’AGEA anticipe un effondrement du secteur de la construction si aucune mesure de soutien n’est prise par le gouvernement», alerte la missive des patrons d’entreprise, rédigée à l’issue de la réunion du bureau national de l’AGEA. 

Cette dernière évoque moult difficultés auxquelles font face ces entreprises du secteur de la construction, notamment les surcoûts ainsi que l’effondrement de la commande publique et privée. «Si rien n’est fait, cette combinaison désastreuse se traduira inévitablement par la faillite des entreprises avec leur lot de salariés qui iront grossir les rangs des chômeurs», prévient l’AGEA.

Le nombre de salariés qui risquent de perdre leurs emplois est loin d’être négligeable. Il s’agît de pas moins de 1,5 million d’emplois menacés et près de 350 000 entreprises en activité, dont essentiellement des TPE/PME. «Autant les premières mesures de soutien accordées par le gouvernement se sont avérées efficaces, autant depuis plusieurs semaines, le gouvernement tergiverse à prendre les dispositions qui s’imposent pour maintenir à flot un secteur essentiel à l’ensemble de l’économie du pays», souligne l’association patronale. 
 

Outre l’appel de détresse pour sauver les entreprises du BTPH, l’AGEA émet une liste de propositions en vue de stimuler l’investissement public et privé, à commencer par l’organisation, «dans les meilleurs délais, des 4es assises nationales du BTPH, afin de relancer le secteur et sortir avec les meilleures propositions et solutions» concernant, notamment, les codes de commerce, d’investissement, des marchés publics et du travail. 

Et de demander la prise en charge des surcoûts liés à la crise sanitaire à travers l’annulation des charges fiscales et sociales des deux exercices 2019/2020/2021. Cela avant de plaider pour un retour au taux réduit de la TVA à 7% pour l’ensemble des travaux et la mise en branle d’un «plan massif de rénovation de la consommation énergétique des bâtiments». 

L’AGEA recommande également la dépénalisation fiscale et parafiscale au profit des entreprises du secteur du BTPH eu égard «à la conjoncture 2019/2020/2021, ce qui réconfortera les opérateurs du secteur et stimulera la relance de l’activité». 
 

La lettre du patronat propose en outre d’encourager l’entreprise nationale à construire des habitations, dont 50% destinés à la location et 50% à la vente. «Ceci permettra de mettre un terme, ou du moins atténuer grandement la spéculation sur le marché de la location immobilière… La nouveauté portera sur le prix de la location qui ne dépassera pas le SMIG.

 Le facteur principal de la réussite de ce processus est la facilitation pour l’entreprise nationale d’accéder au foncier à travers un mécanisme d’acquisition auprès des walis via une structure mixte, Etat-entreprise, chargée de manager ce dossier et de faire sauter tous les verrous qui entraveraient sa réussite», souligne l’organisation patronale, qui plaide aussi pour le recours aux bureaux d’études locaux. «Les études et missions de conception et de suivi des projets de l’Etat devraient être confiées à des BET algériens à travers des concours d’architecture ou appel à projets.» 

La même organisation demande également de créer des zones d’activités exclusivement dédiées au secteur du BTPH par wilaya, permettant de regrouper les entreprises affiliées et de disposer d’espaces pour leurs équipements. Et de se proposer, en tant qu’organisation patronale, comme partenaire faisant partie des commissions de wilaya chargées des marchés et de l’investissement en rapport avec le BTPH afin d’accompagner les entreprises porteuses de projets. 
 

Par ailleurs et dans la série de mesures proposées, l’AGEA appelle à la mise en place de mécanismes sérieux et viables pour l’implication effective des banques dans le financement des projets. L’AGEA invite, par ailleurs, le ministère des Finances à mettre en place un système de paiement des factures des entreprises du BTPH permettant à la fois de garantir les droits de l’administration et la souplesse nécessaire pour pouvoir payer les entreprises dans les temps. 

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