Crise russo-occidentale sur l'Ukraine : Kiev appelle à la«vigilance et la fermeté» dans les négociations avec Moscou

30/01/2022 mis à jour: 00:20
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Le ministre des Affaires étrangères ukrainien, Dmytro Kouleba, a souligné «l’importance d’être vigilant et ferme dans les contacts avec la Russie»

Les autorités ukrainiennes ont appelé hier les Occidentaux à faire preuve de «vigilance et de fermeté» dans leurs négociations avec la Russie, accusée d’avoir massé des troupes à la frontière en vue d’une invasion, rapporte l’AFP. Si la Russie dément tout projet en ce sens, elle exige des garanties pour sa sécurité, dont le rejet d’une adhésion de l’Ukraine à l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (Otan), ce que les Etats-Unis ont refusé cette semaine dans une réponse écrite à Moscou, la voie diplomatique restant néanmoins ouverte. 

Lors d’une conversation téléphonique avec son homologue français Jean-Yves Le Drian, le ministre des Affaires étrangères ukrainien, Dmytro Kouleba, a souligné «l’importance d’être vigilant et ferme dans les contacts avec la Russie», selon un communiqué de son ministère. Comme il a appelé à «promouvoir un règlement politique et diplomatique» de la crise russo-occidentale autour de l’Ukraine, alors que les tensions sont au plus haut. Selon Kiev, les deux ministres ont souligné l’importance de «s’abstenir des mesures susceptibles d’alimenter l’anxiété» dans la société ukrainienne et de «compromettre la stabilité financière» de cette ex-république soviétique, l’un des pays les plus pauvres d’Europe. Jean-Yves Le Drian doit se rendre en Ukraine aux côtés de son homologue allemande, Annalena Baerbock, les 7 et 8 février. Ils iront notamment sur la ligne de front avec les séparatistes prorusses dans l’est du pays, selon Kiev
Un peu plus tôt, la ministre des Armées française, Florence Parly, a annoncé l’envoi de «plusieurs centaines» de ses soldats en Roumanie dans le cadre d’un éventuel déploiement de l’Otan. «C’est la raison pour laquelle je me suis rendue en Roumanie jeudi. Nous avons évidemment échangé avec nos partenaires roumains sur cette question», a expliqué, sur la radio France inter, la ministre des Armées après que le président Macron a annoncé, le 19 janvier, la «disponibilité» de la France à s’engager «sur de nouvelles missions», «en particulier en Roumanie». 

Le bâton et la carotte

Ce pays, frontalier de l’Ukraine et qui a un accès à la mer Noire, une «zone de tension extrême», car la Russie et l’Ukraine y disposent aussi d’une «façade», se trouve «à l’épicentre des tensions» et doit ainsi être «réassuré», a estimé Mme Parly. «Nous aurons une réunion très prochainement avec les membres de l’Otan» sur l’envoi d’une force en Roumanie et «nous nous préparons de sorte que nous soyons prêts dès l’instant où l’on nous demandera de nous (y) déployer», «en concertation avec d’autres partenaires et pays européens», a-t-elle poursuivi. Paris compte envoyer «plusieurs centaines d’hommes» et souhaite «être la nation cadre de cette force qui serait ainsi déployée en Roumanie», tout comme le Royaume-Uni commande actuellement le bataillon de l’Otan en Estonie, a précisé la ministre des Armées françaises. «Il s’agit de faire de la réassurance dans le cadre d’une alliance défensive», a-t-elle affirmé.

 Russie, Ukraine, France et Allemagne ont discuté, mercredi, à Paris pour la première fois depuis septembre 2021 dans ce format quadripartite dit «Normandie». Ils ont alors convenu que le cessez-le-feu devait être maintenu entre armée ukrainienne et séparatistes prorusses dans l’est de l’Ukraine. Une réunion similaire doit se tenir en février à Berlin. Vendredi, le président américain, Joe Biden, a annoncé l’envoi prochain d’un nombre limité de soldats en Europe de l’Est. «Je vais envoyer des troupes américaines en Europe de l’Est et dans les pays de l’Otan prochainement, pas beaucoup», a annoncé vendredi le président américain, dont le pays a déjà placé 8500 militaires en alerte pour renforcer l’Otan. «Il reste du temps et du champ pour la diplomatie», a-t-il ajouté.

Le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, a estimé qu’avec plus de 100 000 soldats russes déployés aux frontières ukrainiennes, la Russie a amassé des forces suffisantes pour une invasion, mais il a souligné qu’un conflit entre l’Ukraine et la Russie n’est «pas inéluctable». La Russie a lié la désescalade à la fin de la politique d’élargissement de l’Alliance atlantique, notamment à l’Ukraine, et au retour des déploiements militaires occidentaux aux frontières de 1997. Demandes rejetées mercredi par les Etats-Unis et l’Otan.

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