Le président américain, Joe Biden, est prêt à «rencontrer» son homologue russe, Vladimir Poutine, «à tout moment, qu’importe le format si cela permet d’éviter une guerre» en Ukraine.
C’est ce qu’a indiqué hier le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken, sur la chaîne CBS relayée par l’AFP. Il a aussi réaffirmé que la voie diplomatique est encore possible «jusqu’à ce que les chars soient réellement en mouvement et les avions dans le ciel».
Rejetant toute accusation d’une exagération de la crise, il a réitéré que la Russie est «sur le point» d’envahir l’Ukraine, assurant que V. Poutine suit pour l’instant «le scénario, quasiment à la lettre», de ce que les Etats-Unis avaient prédit.
Entre-temps, Vladimir Poutine a relevé, lors d’un entretien téléphonique avec le président français, Emmanuel Macron, les «provocations» de Kiev dans l’aggravation des combats avec les séparatistes dans l’est de l’Ukraine, tout en disant vouloir «intensifier» les efforts diplomatiques pour régler le conflit, selon le Kremlin.
Il a aussi demandé que l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (Otan) et les Etats-Unis «prennent au sérieux» les exigences de la Russie concernant sa sécurité. V. Poutine a «noté que les provocations des forces de sécurité ukrainiennes étaient à l’origine de l’escalade».
Il a aussi estimé que les livraisons d’armes modernes et de munitions aux forces ukrainiennes par les Occidentaux «poussent Kiev vers une solution militaire» dans son conflit avec les séparatistes prorusses, qui dure depuis 2014.
«Compte tenu de l’urgence de la situation, les Présidents ont reconnu qu’il convenait d’intensifier la recherche de solutions par des moyens diplomatiques», a aussi indiqué le Kremlin. Il a également «réaffirmé la nécessité pour les Etats-Unis et l’OTAN de prendre au sérieux les demandes de garantie de sécurité de la Russie (…)».
Après Poutine, le président Macron compte s’entretenir avec le chancelier allemand, Olaf Scholz, et Joe Bide.
Les chefs de la diplomatie russe et français, Sergueï Lavrov et Jean-Yves Le Drian, s’entretiendront eux aujourd’hui, selon Moscou. Comme est prévue ce même jour une réunion extraordinaire de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) consacrée à l’Ukraine. Les chefs de la diplomatie américaine et russe doivent se rencontrer le 24 février.
Moscou se défend de tout projet d’invasion de l’Ukraine mais réclame des garanties pour sa sécurité, dont la promesse que le pays n’intégrera jamais l’Otan et la fin du renforcement des forces de l’Alliance à ses frontières, autant de demandes que les Occidentaux ont rejetées.