Les sanctions prévoient le gel de l’ensemble des avoirs détenus par M. Daglo aux Etats-Unis, directement ou indirectement, ainsi que l’interdiction pour toute entreprise ou citoyen américain de commercer avec lui, sous peine de poursuites, ou encore toute transaction transitant par les Etats-Unis.
Les Etats-Unis ont annoncé hier des sanctions à l’encontre d’un responsable des Forces de soutien rapide (FSR) soudanaises, les paramilitaires en guerre contre l’armée régulière depuis plus de 18 mois, l’accusant d’être en charge de l’achat d’armes pour le groupe. Les sanctions visent Algoney Hamdane Daglo Musa, jeune frère du patron des FSR, le général Mohamed Hamdane Daglo. Selon le département du Trésor, il est en charge des réseaux d’achat d’armes et matériel militaire pour le groupe.
«Alors que les Etats-Unis, les Nations unies et l’Union africaine poussent à aller vers la paix, des individus de chaque côté, parmi lesquels Algoney Hamdane Daglo Musa, continuent de se procurer des armes pour poursuivre les attaques et autres atrocités contre leurs concitoyens», a déclaré le sous-secrétaire au Trésor en charge du Terrorisme et du Renseignement financier, Bradley Smith, cité dans le communiqué.
Les sanctions prévoient le gel de l’ensemble des avoirs détenus par M. Daglo aux Etats-Unis, directement ou indirectement, ainsi que l’interdiction pour toute entreprise ou citoyen américain de commercer avec lui, sous peine de poursuites, ou encore toute transaction transitant par les Etats-Unis. Elles interdisent également aux institutions financières de participer aux transactions impliquant M. Daglo ou des sociétés sous sa direction ou lui appartenant, directement ou indirectement.
Enfin, le département d’Etat a précisé que ces sanctions interdissent l’entrée du territoire des Etats-Unis à Algoney Hamdane Daglo Musa.
Le Soudan est le théâtre, depuis avril 2023, d’une guerre entre les Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo et l’armée menée par le général Abdel Fattah Al Burhane, dirigeant de facto du pays. Les deux camps ont été accusés de crimes de guerre, notamment d’avoir visé des civils et bloqué de l’aide humanitaire.
Quelque 26 millions de personnes font face à une insécurité alimentaire sévère, et la famine a été déclarée dans le camp de Zamzam au Darfour. La guerre, qui a fait l’objet de discussions en marge de l’Assemblée générale des Nations unies à New York le mois dernier, a fait des dizaines de milliers de morts et plus de dix millions de personnes ont aussi été déplacées par les combats ou contraintes de se réfugier à l’étranger, soit un Soudanais sur cinq.
Qui sont les FSR ?
Les Forces de soutien rapide (FSR) sont une force paramilitaire soudanaise sous le commandement du National Intelligence and Security Service (NISS), créée à la mi-2013 et issue des milices janjawids dans le but de lutter contre les groupes rebelles au Soudan. En janvier 2014, un amendement à la Constitution a conféré au NISS et à la FSR le statut de «force régulière».
La force est commandée sur le terrain par le général Mohamed Hamdan Dogolo, plus connu sous le nom de «Hemidti», un ancien chef janjawid qui avait d’abord été intégré avec ses hommes dans une autre force paramilitaire, la Brigade du renseignement aux frontières. La majorité des membres des FSR sont des Darfouris recrutés par Hemidti, notamment au sein de sa tribu, les Arabes rizeigat. Les FSR comptaient en 2014 entre 5000 et 6000 soldats et 600 à 750 véhicules, et seraient globalement mieux équipées que la plupart des autres forces paramilitaires. (source : Wikipédia)