Crise politique au Mal i: L’armée accusée d’avoir tué au moins huit civils

06/01/2025 mis à jour: 21:03
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HRW a dénoncé les «atrocités» commises contre les civils par l’armée malienne

Au moins huit civils ont été tués dans le centre du Mali, ont indiqué hier des sources humanitaire, des élus locaux, un proche et une coalition indépendantiste du Nord, le Front pour la libération de l’Azawad (FLA), qui accuse l’armée malienne et ses alliés russes de Wagner, rapporte l’AFP.

 Un «véhicule 4X4 de marque Hilux, du village de Hampey (centre), avec des civils maliens à son bord, se dirigeait vers un camp de réfugiés en Mauritanie quand Wagner et l’armée malienne ont tiré. Au moins huit civils ont été tués», a déclaré un élu de la localité sous le couvert de l’anonymat pour des raisons de sécurité. «Tous les occupants du véhicule sont morts. Ils ont été enterrés dans une fosse commune», a indiqué le parent d’une des victimes. Une source humanitaire locale a confirmé «la mort par balle de huit civils entre les localités de Niono et Nampala».


Dans un communiqué samedi soir, le Front pour la libération de l’Azawad, une fusion de plusieurs groupes à dominante touareg, a accusé l’armée malienne et ses alliés russes de Wagner d’avoir tué jeudi neuf civils, dont des enfants et des femmes, selon lui. Le FLA «a appris avec une vive émotion l’assassinat, par l’armée malienne et les mercenaires de Wagner, de neuf civils, dont des enfants et des femmes, jeudi, entre Gouma Coura et Dioura». Le FLA «condamne avec rigueur cet acte énième acte criminel délibéré», ajoute le communiqué. 


De son côté, un chef traditionnel du nord du Mali, Abdoul Magid Ag Mohamed Ahmed, a affirmé, dans un communiqué distinct samedi, que «cet acte n’est en aucun cas l’œuvre de nos FAMa (Forces armées maliennes)». Il a appelé les autorités maliennes à ouvrir une enquête judiciaire afin «d’identifier, de traquer et de traduire en justice les auteurs de ce drame». 


Depuis qu’ils ont a pris le pouvoir lors de coups d’Etat en 2020 et 2021 au Mali, les militaires ont rompu la vieille alliance avec l’ancienne puissance coloniale française. Le Mali est en proie depuis 2012 aux agissements de groupes affiliés à Al Qaîda et au groupe Etat islamique (EI) et aux violences de groupes communautaires et crapuleux. L’ONG Human Rights Watch (HRW) a dénoncé mi-décembre les «atrocités» commises contre les civils par l’armée malienne et son allié russe Wagner, ainsi que par les groupes armés islamistes. Samedi, l’armée malienne a affirmé avoir arrêté deux «terroristes», dont «un chef de premier plan» de l’organisation djihadiste Etat islamique au Grand Sahara (EIGS), et tué plusieurs de ses combattants dans une opération la veille dans le nord du pays. Dans un communiqué, l’armée «confirme l’arrestation de Mahamad Ould Erkehile, alias Abou Rakia, et récemment Abou Hach, un chef de premier plan de l’Etat islamique au Grand Sahara».

 L’armée présente Abou Hach comme un «terroriste longtemps recherché et connu des services de renseignement pour sa responsabilité et la coordination des pires exactions et abus contre les populations dans la région de Ménaka et Gao, ainsi que les attaques contre les Forces armées maliennes». L’opération menée vendredi par les unités engagées dans la région de Gao a également permis la «neutralisation de plusieurs de ses combattants et la récupération de divers matériels militaires, y compris d’innombrables matériels de fabrication d’engins explosifs 
improvisés», a indiqué le communiqué.
 

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