L’Algérie met l’accent sur «la mobilisation de toutes les ressources et capacités de la Libye pour réussir rapidement le processus politique dans le but d’unifier les institutions libyennes à travers des élections libres, transparentes et régulières».
Le gouvernement d’unité nationale de la Libye (GUN) salue la position de l’Algérie exprimée à l’occasion de la dernière réunion du Conseil de sécurité de l’ONU sur la crise dans le pays.
Ayant échangé lundi au téléphone avec le chef de la diplomatie algérienne, Ahmed Attaf, le ministre libyen chargé des affaires du ministère des Affaires étrangères, Taher Al Baour, a exprimé, au nom des hautes autorités de son pays, «une profonde gratitude et une sincère reconnaissance à l’Algérie, pour la position honorable qu’elle a défendue lors de la réunion du Conseil de sécurité des Nations unies, consacrée à la Libye».
Selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères rendu public hier, le ministre libyen «a salué aussi la justesse et la clarté de cette position, qui soutient le peuple libyen et appuie ses aspirations légitimes à rétablir la sécurité et la stabilité dans un cadre de l’unité nationale».
Pour rappel, lors de la réunion du Conseil de sécurité, le représentant de l’Algérie a réaffirmé la position constante du pays vis-à-vis de la crise libyenne, laquelle s’appuie sur un ensemble de principes portant sur : le règlement de la crise par la voie politique pacifique et l'adoption d’une solution émanant des Libyens sous l’égide des Nations unies.
L’Algérie a préconisé, en outre, l’organisation d’élections libres, équitables et transparentes, qui réunissent toutes les composantes du peuple libyen, unifient les institutions libyennes et répondent aux aspirations des Libyens tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays.
Alertant sur la gravité des événements qui se succèdent depuis le début du mois d’août courant en Libye, notamment avec le mouvement de troupes du maréchal Haftar qui veut prendre le contrôle du sud-ouest du pays, l’Algérie a exprimé, à maintes reprises, sa vision pour le règlement de la crise dans ce pays.
Une crise qui dure depuis 2011. Et c’est Ahmed Attaf qui a détaillé la feuille de route d’Alger, à l’occasion de l’audience accordée à la représentante par intérim de la Mission des Nations unies en Libye, Stéphanie Khoury. Cette vision a été réitérée, quelques jours après, devant l’ambassadeur de Libye à Alger, Saleh Hemma Mohamed Bagda, reçu au siège du ministre des Affaires étrangères.
Lors de ces deux rencontres, Ahmed Attaf a insisté sur «la préservation de l’acquis majeur réalisé dans le cadre du processus politique mené par l’ONU, à savoir l’arrêt des hostilités entre les belligérants libyens».
«La rencontre (avec le diplomate libyen) a été une occasion de passer en revue les développements préoccupants et peu rassurants en Libye, notamment les opérations de déploiement militaire vers les régions de l’ouest et du sud du pays, qui laissent craindre une reprise des hostilités et des affrontements entre les parties libyennes», avait indiqué un communiqué du ministère des Affaires étrangères.
Selon la même source, Ahmed Attaf a souligné que «cet acquis doit être valorisé, renforcé et servir de base pour aller de l’avant dans la réalisation du règlement pacifique escompté, à l’effet de préserver la sécurité et la stabilité de la Libye et de son voisinage».
Dans ce sens, l’Algérie a mis l’accent sur «la mobilisation de toutes les ressources et capacités de la Libye pour réussir rapidement le processus politique dans le but d’unifier les institutions libyennes à travers des élections libres, transparentes et régulières».
«Le caractère vital et décisif de ces élections contraint tout un chacun à se soumettre aux urnes plutôt que de miser, désespérément, sur une vaine logique de force et de violence qui ne fait qu’ébranler, davantage, la stabilité de la Libye, prolonger la crise dans ce pays frère et accentuer le fossé de différends au sein d’une seule nation et entre les enfants d’un peuple uni», avait indiqué la même source.
Prévues en décembre 2021, les élections générales en Libye ont été reportées sine die. Depuis, aucune avancée n’a été enregistrée, alors que les divergences se sont accentuées entre le gouvernement d’union nationale, reconnu par la communauté internationale, et les autorités de l’Est, appuyées par l’Egypte, la Russie et les Emirats arabes unis.