Un rebond des cas de contamination à la Covid-19 dans plusieurs pays européens, notamment en France, en Allemagne, au Portugal et au Royaume-Uni, entraînés par la propagation des sous-variants de BA.4 et de BA.5.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré en ce début de mois de juillet s’attendre à des «niveaux élevés» de circulation de la Covid-19 cet été en Europe. Elle appelle à surveiller la circulation du virus de près puisqu’en un mois, les cas de coronavirus ont été multipliés par trois. Il y a désormais, alerte l’OMS, trois fois plus de cas de Covid-19 en Europe qu’il y a un mois. Avec une recrudescence des cas de Covid-19 de l’autre côté de la Méditerranée faut-il s’inquiéter en Algérie, notamment avec la hausse récente du nombre de vols et de dessertes maritimes entre ces pays et le nôtre ? Quelles seront les mesures qu’envisagent de prendre les autorités, si éventuellement il y a une hausse des cas comme ailleurs ?
Le président du Conseil de l’Ordre des médecins, le docteur Mohamed Bekkat Berkani, se veut rassurant et estime que pour l’heure la situation est stable et maîtrisée et ne nécessite donc pas un dispositif sanitaire spécial. «Nous ne pouvons pas parler raisonnablement d’état d’alerte, donc nous ne pouvons pas anticiper et prendre des mesures. L’Algérie vient juste de lever le dispositif sanitaire consistant en un long confinement, et a tout récemment ouvert ses frontières.
Donc du moment que le nombre des contaminés ne dépasse pas la vingtaine, avec zéro décès, nous ne sommes pas dans la logique de prendre des mesures sanitaires», note le Dr Bekkat, qui précise que nos compatriotes, qui viennent de France ou d’ailleurs, sont tous vaccinés, ce qui est un élément important.
Seulement pour le Dr Bekkat, il est important de surveiller pour palier à toute situation inquiétante : «Certes pour l’heure, la situation n’est pas inquiétante, mais elle risque de le devenir, donc il faut rester vigilant, surtout si un nouveau variant fait son apparition, et il faut maintenir surtout la surveillance et se pencher sur les cas de malades hospitalisés.
Ce dernier est un indicateur de l’évolution de l’épidémie.» D’autres spécialistes, comme le Dr Mohamed Yousfi, président de la Société algérienne d’infectiologie et également du Syndicat des praticiens spécialistes de la santé publique, estiment que pour l’heure, il n’y a pas lieu de s’inquiéter : «Nous sommes passés à une autre étape dans le combat de ce virus. Le virus s’est adapté à notre environnement. On vit avec. Même si le nombre de cas repart à la hausse, il n’y a pas lieu de s’inquiéter.
Même dans les pays où les cas ont augmenté de façon importante ces dernières semaines, ils ne sont pas revenus à des mesures drastiques. La situation n’est pas grave, sinon ils reviendraient sur ce type de mesures.» Pour sa part, le docteur Lyes Merabet craint que le déplacement des personnes de part et d’autre des frontières ne soit une autre porte à la contamination. Le président du SNPSP admet que les cas sont pour la plupart légers à modérés, mais la contamination risque de s’accélérer à la faveur de la saison estivale.
«Je pense qu’il serait judicieux de remettre en activité les cellules de communication pour sensibiliser le citoyen, insister sur l’intérêt des mesures barrières dans cette phase et éventuellement se remettre au travail pour rattraper le retard enregistré dans la compagne de vaccination. A cela, il faut rajouter le renforcement du contrôle sanitaire aux frontières», préconise-t-il.