C’est fait. C’est même excellemment bien fait. Le Club sportif constantinois est en demi-finale de la Coupe de la CAF. C’est pour la première fois que le club de la capitale de l’Est algérien se retrouve à ce stade de la compétition continentale. Voilà pourquoi c’est historique.
Les hommes du technicien algérien Kheireddine Madoui ont réalisé cet exploit à Alger sur le fief de l’USMA. Ils ont réalisé une prestation de haute facture sur tous les plans. Au final, ils n’ont pas reporté leur décision de se qualifier à plus tard. Le résultat technique du match retour à Alger fut identique à celui réalisé une semaine auparavant à Constantine sur le score de parité d’un but à un.
Il faut, tout de même, rappeler qu’à l’issue du match aller, certains observateurs sont allés vite en besogne et avaient (déjà) enterré le CSC pour avoir concédé le but égalisateur à Constantine, prenant pour argent comptant le nul en axant leurs analyses sur la qualité de l’effectif de l’USMA, particulièrement son banc des remplaçants permettant plusieurs solutions et le savoir-faire du technicien brésilien Marcos Paqueta qui allait concocter une tactique mettant en péril avec une faillite annoncée la machine constantinoise.
Il y avait même ceux ayant mis en évidence les changements de joueurs opérés par le driver venu du pays de la Samba lors de la manche aller ayant eu effet de renverser les données du jeu. Pendant ce temps, le technicien Madoui préparait dans le calme la riposte technico-scientifique, à même de lui permettre de tenir sa promesse faite aux supporters et à toute la famille des Sanafir. Reconnaissant sportivement la valeur du but encaissé à l’aller.
Finalement, l’issue de cette manche retour, disputée à Alger sur la pelouse du 5-Juillet avec toute sa symbolique, fut contraire aux pronostics de certains observateurs et autres analystes en manque d’éléments d’analyse et de maîtrise. Ceux-là même, estimant mal le métier, voire l’expérience de Madoui en compétitions africaines, le seul entraîneur algérien détenteur de la LDC africaine, statut lui permettant de capitaliser de nombreux tours et facettes du comportement dans son sac.
La manière avec laquelle il a géré le retard d’un but (sur penalty justement accordé à la 25’ aux Algérois), la démarche prônée en deuxième période avec cette application, l’envie et cet acharnement de revenir au score n’avaient d’égaux que cette égalisation ayant couronné une domination territoriale en gagnant la majorité des duels. Ensuite, Madoui tel un chef de cuisine, maître au sommet de son art, allait annoncer la surprise du chef à l’ultime minute du jeu, avec ce remplacement magique du gardien Zakaria Bouhalfaya par Kheireddine Boussouf ayant déstabilisé psychologiquement les tireurs des penalties adverses.
Loin d’être un coup de poker ou un jeu du hasard, c’était plutôt minutieusement étudié, mûrement réfléchi et secrètement décidé avec Boussouf juste après l’égalisation. Le changement a eu son plein effet. L’issue des tirs au but (et du match) donna raison au «chef» Madoui qui prépara calmement un plat surprenant au goût amer à son adversaire et plutôt sensationnel pour ces milliers de supporters inconditionnels et toute une ville ayant vécu des moments inoubliables sous une trame émotionnelle.
Kheireddine Madoui est resté le même après sa brillante qualification. Humilité, retenue, respect envers l’adversaire et beaucoup de bon sens dans ses déclarations. C’était le récit de certains contours anecdotiques d’une qualification historique. Madoui n’aura pas de temps pour apprécier cette qualification. Il doit vite se remettre au travail pour préparer l’équipe au match face au RS Berkane. La demi-finale aller aura lieu le 20 avril au Maroc et le retour à Constantine le 27 avril.