La Commission d’organisation et de surveillance des opérations de Bourse (Cosob) a reçu trois demandes d’introduction en Bourse de la part de PME activant dans l’industrie. C’est ce qu’a annoncé hier le président de la Cosob, Youcef Bouzenada, en marge de la signature de la convention avec l’Autorité gouvernementale de certification électronique (AGCE) portant numérisation des ordres de Bourse.
Le président de l’Autorité de régulation du marché financier a indiqué que les dossiers en question sont à l’étude. Il a également affirmé que la Banque de développement local (BDL) sera introduite en Bourse d’ici la fin de l’année. La banque ayant finalisé son évaluation attend le quitus du Conseil des participations de l’Etat (CPE) avant de déposer la notice au niveau de la Cosob pour l’obtention du visa.
Il est prévu par ailleurs, selon M. Bouzenada, l’arrivée sur le marché boursier d’une entreprise du secteur des télécommunications. «Une société activant dans les télécommunications est attendue en Bourse comme l’a annoncé récemment le ministre des Finances. Elle travaille actuellement sur le dossier», a indiqué le président de la Cosob qui n’a pas donné de détails à ce sujet.
Mais, l’entreprise est connue. Il s’agit de Djezzy. «On pense également à intégrer Djezzy dans la Bourse», avait, pour rappel, annoncé mi-mai le ministre des Finances, Laaziz Faid. Ce processus était attendu, sachant que le Fonds national d’investissement (FNI) a racheté en 2022 la totalité des actions du groupe Veon au sein de l’opérateur mobile Djezzy.
Ce qui a permis à l’Etat algérien de détenir la quasi-totalité des actions dans Djezzy, soit 96,57%. Comme le FNI est un fonds d’investissement, il est appelé, à terme, à sortir du capital social d’OTA. Ce qui se fera par le biais de la Bourse. Le FNI laissera place ainsi à d’autres actionnaires. D’où l’annonce de l’introduction en Bourse d’OTA. Et ce, dans l’attente de voir l’arrivée de nouvelles entités économiques sur ce marché encore naissant. «Nous sommes ouverts à toute diversification», a d’ailleurs affirmé le président de la Cosob en réponse à une question sur l’admission en Bourse d’une entreprise du secteur des assurances.
Le ministre des Finances avait déjà évoqué cette éventualité. L’objectif étant d’enclencher une dynamique sur le marché financier en apportant des aménagements au cadre réglementaire via des allégements et en travaillant sur l’accélération de la numérisation. Le projet lancé hier entre dans ce cadre. Ce dernier vise, selon les explications fournies par les parties prenantes, à améliorer l’efficience et l’efficacité des transactions boursières, en rendant possible l’envoi électronique des ordres d’achat et de vente à travers les intermédiaires en opérations de Bourse (IOB). Et surtout en rendant la certification électronique possible.
Une certification sécurisée via l’AGCE. La Plateforme ETawki3 de l’AGCE offre en effet une signature électronique certifiée. «La numérisation des services va pousser les gens à investir en Bourse», a assuré M. Bouzenada. «Le service est disponible. L’AGCE a mis l’application à la disposition des IOB qui sont appelés aujourd’hui à faire des efforts rapidement pour implémenter ce process dans le e-banking et lancer l’opération avant d’aller à la certification électronique.
La Cosob a validé ce process via la note 01-2024», a encore expliqué M. Bouzenda. «La certification de la signature électronique sera appliquée à toutes les opérations, même pour les demandes de crédit», a-t-il ajouté, annonçant par ailleurs le lancement du portail électronique du marché financier avant la fin de l’année en cours.
Ce qui marquera une étape importante dans le processus de digitalisation du secteur des finances et dans le développement de l’inclusion financière, comme l’ont noté les intervenants lors de la cérémonie du lancement de la plateforme hier. «Nous sommes dans une phase de dynamique accélérée de la transformation numérique», a relevé dans ce sillage Boudjema Ghanem, directeur général de la numérisation, de la digitalisation et des systèmes d’information économiques au ministère des Finances. Ce que le délégué général de l’Association des banques et établissements financiers (ABEF), Ali Kadri, a également souligné.