La réforme de l’examen du baccalauréat «dépend» de la révision des programmes dans le cycle secondaire.
Du nouveau dans la correction des copies du Baccalauréat. Expérimentée l’année dernière, la quatrième correction est officiellement introduite dans l’actuelle session (juin 2024), a annoncé le ministre de l’Education nationale, Abdelhakim Belaabed.
Intervenant samedi soir à la Télévision nationale, il a affirmé que cette mesure permettra de rendre justice au candidat en lui évitant tout éventuel recours. Cette quatrième correction devra permettre de «sauver» les candidats et surtout d’assurer l’égalité des chances. Une manière, relèvent des pédagogues, de «valoriser» le travail de l’année de l’élève, même s’il n’est pas comptabilisé.
Expérimentée en 2023, la procédure a porté sur la comparaison des notes obtenues par le candidat dans l’épreuve du baccalauréat avec celles de l’année scolaire. Si l’écart des notes est égal ou supérieur à 8 points, la copie est corrigée une nouvelle fois.
Si l’élève a pu obtenir une note de 16 dans une matière lors de son évaluation annuelle et qu’à l’examen du baccalauréat, sa note ne dépasse pas 8 points, il est question de revérifier ou comparer les notes obtenues lors des différentes corrections. L’écart des notes que prendront en compte les correcteurs n’a toutefois pas été donné par M. Belaabed pour l’actuelle session.
Hier au premier jour de l’examen, les avis étaient partagés quant aux épreuves, notamment celle de langue arabe. Certains candidats, approchés par nous, jugent qu’elles sont «abordables», d’autres estiment qu’elles sont «difficiles» alors qu’une troisième catégorie parle de sujets «inattendus». Le ministre de l’Education a affirmé, depuis Bordj Badji Mokhtar, où il a donné le coup d’envoi des épreuves matinales, que les sujets sont puisés dans les cours dispensés en classes durant l’année scolaire».
S’agissant de la fraude aux examens, il a affirmé que «les procédures en vigueur à cet égard ont été suivies», l’accent ayant été mis sur la sensibilisation avant la sanction. «Des efforts sont en cours pour éradiquer ces comportements qui portent atteinte à l’intégrité des examens et perturbent nos enfants», a soutenu le ministre, prévenant que «tout fraudeur s’expose à des poursuites judiciaires».
Y aura-t-il une réforme du baccalauréat de manière à revoir ce système d’évaluation qui détermine l’avenir du candidat ?
Pas tout de suite, selon M. Belaabed, indiquant que la réforme dépendra d’abord de la révision des programmes du cycle secondaire. Aucun échéancier n’est néanmoins annoncé par le ministre qui évoque une réforme «prochaine, graduelle soumise à un enchainement logique et un planning rigoureusement étudié».
La commission chargée de réforme y travaille toujours. En attendant ces nouveautés, il est programmé de généraliser la filière des Arts dont son premier bac est organisé lors de cette session. Il est question, comme première étape, d’ouvrir prochainement des lycées régionaux.
Le ministre de l’Education a indiqué que les résultats du bac seront connus au plus tard le 20 juillet. Ceux du BEM sont prévus au plus tard le 29 juin. La correction débutera demain mardi. La stabilité dans le déroulement en cours, l’achèvement du programme dans les délais impartis et les bonnes conditions dans lesquelles s’étaient déroulées les épreuves devront avoir un impact positif sur les résultats, a rassuré M. Belaabed.
Préscolaire et évaluation des acquis pour tous
La prochaine rentrée scolaire 2024/2025 verra l’instauration de l’examen d’évaluation des acquis, au même format que celui appliqué à la 5e année primaire, pour les autres cycles du primaire.
C’est-à-dire, ce genre d’évaluation sera désormais appliqué à chaque fin de cycle, soit pour les élèves de 1re et 2e année primaire (premier cycle), 4e Ap (2e cycle) et aussi 5e AP, comme troisième cycle. Un système d’évaluation qui a fait baisser, selon le ministre de l’Education, le nombre de doublants et d’échecs en première année collège.
M. Belaabed a annoncé qu’à partir de la prochaine rentrée, l’admission en classe préparatoire sera accessible à tous, sans exception. Evoquant les inscriptions en 1re année primaire via la plateforme numérique, le ministre s’est félicité du « succès » de cette opération, après que le taux d’inscription a atteint 97% en un temps record comparativement aux périodes précédentes.D’autres nouveautés sont prévues pour la prochaine rentrée. Il s’agit, rappelle le ministre, de l'allégement des programmes d’enseignement primaire et du poids du cartable, l’augmentation du volume des activités artistiques fixé à 7% pour atteindre 20 %, avec l’ajout d’une deuxième heure au volume horaire consacré à l’éducation physique et sportive. N. O.