Coronavirus : Retour à la case départ ?

24/07/2022 mis à jour: 01:36
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A l’heure où les contaminations à la Covid-19 repartent à la hausse, il est impératif aujourd’hui de proposer une nouvelle politique vaccinale et revenir aux mesures barrières.

«On peut dire qu’il s’agit là d’une recrudescence mondiale, qui touche tous les pays du monde, y compris la Chine, qui avait lancé une opération ‘‘zéro Covid’’. L’Algérie n’est pas en reste, notamment avec les déplacements, les interactions sociales, les voyages, les contacts avec l’étranger et l’abandon des mesures barrières», explique à El Watan le professeur Riad Mahyaoui, membre du comité scientifique chargé du suivi de l’évolution de l’épidémie en Algérie.

Il souligne que l’Organisation mondiale de la santé avait alerté sur la nécessité de revenir aux «basiques», à savoir le respect des mesures barrières, ainsi qu’à la vaccination qui a fait ses preuves en matière de ralentissement de la propagation de cette pandémie.

«La pandémie est encore devant nous et il est impératif de revenir au bon sens, d’appliquer les mesures barrières – port du masque, distanciation et utilisation du gel hydroalcoolique – et de revenir à la vaccination, notamment pour les personnes âgées ou celles souffrant de maladies chroniques ou ayant une immunité faible. Pour ces gens-là, il est essentiel de se faire inoculer une deuxième, voire une troisième dose», explique notre interlocuteur.

Le rappel s’impose dans la mesure où l’efficacité de la vaccination commence aujourd’hui à diminuer, surtout si elle date de plusieurs mois. Il est à noter à ce sujet que l’Institut Pasteur d’Algérie a souligné que le sous-variant d’Omicron, le BA5, est – depuis juin 2022 – en train de damer le pion au sous-variant BA2 qui circulait jusque-là.

Celui-ci se caractérise par une forte transmissibilité. «Les symptômes de ce sous-variant sont relativement modérés (peu de formes graves provoquant des décès), mais nous devons nous montrer vigilants, d’autant que rien ne dit qu’il n’y aura pas un BA6 et un BA7. Aussi, les personnes vulnérables doivent impérativement se protéger», précise le Pr Mahyaoui.

Les nouveaux avatars de l’Omicron, le BA4 et le BA5, sont désormais majoritaires au niveau mondial. «Le BA5 est donc un sous-variant issu de mutations du variant Omicron, qui semble évoluer plus par un mécanisme d’échappement immunitaire. Il présente un taux de transmission plus élevé que ses prédécesseurs», a expliqué l’Institut Pasteur en Algérie, tout en avertissant que les personnes infectées par les précédents sous-variants d’Omicron (BA1 et BA2) peuvent être contaminées une deuxième fois par le sous-variant BA5.

Des études internationales se sont inquiétées du fait que les vaccins, qui étaient déjà moins efficaces sur Omicron que sur la souche originelle du virus Sras-CoV-2, le sont encore plus faiblement sur les nouveaux variants. En clair, lorsque l’Institut Pasteur précise que cette souche se caractérise par «un échappement immunitaire» important, cela veut dire qu’elle échappe plus facilement à la protection des anticorps naturels acquis par l’infection comme ceux assurés par les vaccins.

D’ores et déjà, l’Agence européenne du médicament ainsi que certains laboratoires américains ont annoncé que de nouveaux vaccins, efficaces contre tous les variants, pourraient être approuvés puis distribués en septembre prochain.

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