Constructions illicites à la cité les Eucalyptus à Constantine : Des citoyens demandent l’intervention des pouvoirs publics

05/09/2022 mis à jour: 17:23
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De par leur situation importante sur les hauteurs d’Ain El bey, les terrains environnants de la cité les Eucalyptus ont toujours attisé l’appétit «des Gargantuas» du foncier dans la ville de Constantine. 

Ces audacieux qui osent bafouer la loi, en construisant des «villas», si on peut les qualifier ainsi, au vu et au su de toutes les autorités locales. Cela, sans qu’ils soient inquiétés en raison des préjudices qui en peuvent en découler. Face à cette situation d’impunité, des habitants de la partie inférieure de cette cité ont pris attache avec El Watan pour tirer la sonnette d’alarme et attirer l’attention des pouvoirs publics, en dénonçant l’apparition de nouvelles constructions illicites sur les lieux. 
 

Ces dernières, selon leurs dires, ont été réalisées sur un terrain glissant et représentent une véritable menace pour leurs habitations. «Tout a commencé il y a quelques mois, lorsqu’un des propriétaires ou acheteurs des terrains situés à proximité de nos habitations a entamé des travaux de construction. 

Des fissures ont commencé à apparaitre sur les murs de nos maisons, surtout que ces terrains sont classés dans la zone rouge conformément au plus récent Plan directeur d’aménagement urbain (PDAU) de 2021», a déclaré à El Watan l’un des riverains, présentant une copie du plan d’occupation du sol (Pos). «Nous avons appris auprès des services de la commune que ces nouveaux propriétaires ne possèdent ni un permis de construire ni une étude géotechnique sur ces parcelles. Ces travaux risquent de déstabiliser nos maisons», ont révélé des riverains. 

Nos interlocuteurs parlent d’un véritable massacre urbanistique, lancé d’abord sur les réseaux sociaux induisant en erreur les éventuels acheteurs. Plus précis, ils affirment que des annonces sur la vente desdits terrains ont été publiées sur les réseaux sociaux, soulignant l’existence d’une voie routière menant vers cette zone inférieure. «Ce qui est faux. Il s’agit d’une piste et non pas d’une route. 

La question qu’il faut poser est comment ces gens vont-ils obtenir la régularisation, en l’absence de réseaux de gaz, d’eau et d’assainissement, puisque le terrain est une zone non constructible ? Pis encore, il n’y a eu aucun découpage de cette partie inférieure pour en faire un nouveau lotissement», alertent-ils, après avoir signé une pétition adressée à toutes les autorités locales, notamment le wali de Constantine, le P/APC de Constantine, le délégué du secteur Zouaghi Slimane, ainsi que la direction de l’urbanisme, de l’architecture et de la construction de Constantine (DUAC). Malheureusement, aucune intervention réelle n’a été menée jusqu’à présent pour suspendre les travaux ou démolir ce qui a été réalisé. 
 

Selon les témoignages des habitants, «les auteurs» de cette catastrophe urbaine sont en train d’accélérer les travaux pour achever les constructions. 
 

Que prévoit la réglementation ? 
 

En dépit de l’existence des textes réglementaires, la passivité des autorités locales laisse croire qu’aucun responsable n’a le pouvoir d’intervenir dans ce genre de situations devenues au fil des années une banalité dans la wilaya, et notamment à Constantine. Parmi les textes transgressés notons : «Le décret exécutif 91-176 fixant les modalités d’instruction et de délivrance du certificat d’urbanisme, du permis de lotir, du certificat de morcellement, du permis de construire, du certificat de conformité et du permis de démolir. Et la loi 90-29 relative à l’aménagement et l’urbanisme, où pratiquement tous les articles ont été bafoués à l’instar des articles 7 et 52.» 

Hélas ! Veiller sur l’application des textes réglementaires ne semble pas être la préoccupation des responsables, qui ne se sentent nullement concernés par ces infractions. Pour ce qui est des pénalités, l’article 77 de la loi 90-29 stipule que : «L’exécution de travaux ou l’utilisation du sol en méconnaissance des obligations imposées par la présente loi, par les règlements pris pour son application ou par les autorisations délivrées en conformité avec leurs dispositions, est punie d’une amende de 3000 DA à 300 000 DA. En cas de récidive, un emprisonnement d’un mois à six mois peut être prononcé.» Ces peines mentionnées peuvent être prononcées, selon la même loi, contre «les utilisateurs du sol, les bénéficiaires des travaux, les architectes, les entrepreneurs ou autre personnes responsables de l’exécution desdits travaux». 
 

Afin d’avoir la version officielle des faits des autorités concernées, c’est-à-dire la commune de Constantine, nous avons tenté de contacter le maire de Constantine, Charaf Bensari, resté injoignable. Nous avons réussi à prendre attache avec son intérimaire, qui nous a promis de s’informer avant de répondre à nos questions. Malheureusement, aucune précision ne nous a été communiquée sur ce sujet.     

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