La société Algerian Energy Company (AEC), filiale du Groupe Sonatrach, a réceptionné vendredi, à l’aéroport international Houari Boumediène, la première cargaison de pompes en provenance du Japon, destinées au fonctionnement de quatre grandes stations de dessalement de l’eau de mer. Il s’agit des stations de Cap Djinet (Boumerdès), El Tarf, Béjaïa et Fouka (Tipasa).
L’Algérie a vécu pendant plus d’une décennie la sécheresse, les ressources conventionnelles en eau étaient insuffisantes pour subvenir aux besoins de la population, ce qui a incité les autorités à chercher d’autres ressources pour garantir l’alimentation en eau potable. La solution la plus adaptée et surtout qui ne dépend pas des aléas climatiques est le dessalement d’eau de mer. Il revêt un caractère stratégique.
C’est la raison pour laquelle les autorités ont mobilisé d’importants moyens pour construire de nouvelles stations de dessalement de l’eau de mer. Dans ce contexte, la société Algerian Energy Company (AEC), filiale du Groupe Sonatrach, a réceptionné, vendredi, à l’aéroport international Houari Boumediène, la première cargaison de pompes en provenance du Japon, destinées au fonctionnement de quatre grandes stations de dessalement de l’eau de mer, actuellement en construction.
Il s’agit des stations de Cap Djinet (Boumerdès), El Tarf, Béjaïa et Fouka (Tipasa), entrant dans le cadre du programme national complémentaire de réalisation de cinq grandes stations de dessalement de l’eau de mer, en plus de celle d’Oran.
Cette première opération de réception des équipements sensibles et nécessaires au fonctionnement de ces stations s’étalera jusqu’au 26 septembre.
Elle s’inscrit dans le cadre du programme approuvé par le président Tebboune visant à «renforcer la sécurité hydrique grâce au dessalement de l’eau de mer à travers le programme national complémentaire de construction de cinq grandes stations de dessalement de l’eau de mer d’une capacité de production de 1,5 million de mètres cubes par jour».
Dans ce cadre, l’AEC, maître d’ouvrage du projet, et conformément aux directives du PDG de Sonatrach, a lancé un pont aérien couvrant dix vols, afin d’approvisionner ces projets en équipements et matériels nécessaires en vue d’accélérer l’achèvement de la phase finale du programme, selon Lotfi Zennadi, PDG de l’AEC.
Le recours à l’importation express, par fret aérien, de ces équipements, comprenant principalement des pompes avec des dispositifs de récupération d’énergie, permettra de respecter le délai de livraison, estimé à quelques jours, au lieu du fret maritime qui pourrait prendre des mois.
L’enjeu effectivement est de gagner du temps. Ces mesures prises par le Groupe Sonatrach, en coordination avec le ministère de l’Energie et des Mines, traduisent «l’engagement de l’Etat et de tous les intervenants dans ce programme pour garantir la livraison de ces projets dans les délais impartis», précise le responsable.
De son côté, Tarek Nouizi, président-directeur général de l’Entreprise algérienne de réalisation de projets industriels, a indiqué que l’arrivée de ces équipements «permettra le lancement de l’alimentation en eau potable à travers les quatre stations d’ici la fin de l’année».
L’état d’avancement des travaux des cinq grandes stations de dessalement de l’eau de mer de Boumerdès, El Tarf, Béjaïa, Fouka et Oran a atteint 75%. La réalisation des stations de dessalement de l’eau de mer entre dans le cadre du programme d’urgence d’alimentation en eau potable lancé par les pouvoirs publics.
Faire face au stress hydrique
Algerian Energy Company s’engage à doubler ses efforts et à mobiliser son capital humain pour contribuer à la concrétisation du plan d’urgence et, par là même, contribuer à la résolution de la problématique du stress hydrique. Inscrivant la production et l’alimentation en eau potable à travers le dessalement de l’eau de mer comme «sa mission primordiale», AEC s’inscrit pleinement dans les objectifs attendus par les autorités publiques.
Elle est l’un des maillons stratégiques dans «la sécurisation de l’eau potable en Algérie». Outre la construction des barrages, la réalisation des forages et de stations d’épuration d’eau et l’extension du réseau d’eau potable, les pouvoirs publics ont aussi engagé, par le passé, des efforts pour la mobilisation de cette denrée vitale, sous forme de systèmes régionaux, via des projets de transferts d’eau inter-barrages et d’interconnexion.
Il faut savoir qu’actuellement, l’Algérie produit 2,1 millions de mètres cubes par jour, avec un parc existant de 14 stations de dessalement réparties tout au long de la bande côtière du pays. Avec le lancement du programme complémentaire du président de la République, qui est pratiquement constitué de cinq nouvelles stations (chaque station dispose d’une capacité unitaire de 300 000 m3/jour), l’Algérie atteindra 3,6 millions de mètres cubes par jour aux alentours de décembre 2024. L’apport global étant de 1,5 million de m3 par jour.
A mentionner que l’enveloppe qui a été dégagée pour réaliser les 5 grosses stations est estimée à 260 milliards de dinars. Le ministre des Travaux publics, de l’Hydraulique et des Infrastructures, Lakhdar Rekhroukh, avait affirmé, dans une déclaration le 27 février, que la stratégie nationale de l’eau visait à renforcer davantage la sécurité hydrique du pays, en augmentant le quota de l’eau dessalée à 60% du taux global d’alimentation en eau potable à l’horizon 2030.
Lors d’un exposé devant la commission de la défense nationale de l’Assemblée populaire nationale (APN), M. Rekhroukh avait indiqué que «le taux des eaux dessalées par rapport aux besoins en eau potable est actuellement estimé à environ 18%, et passera en 2024 à 42%, avec la mise en service des cinq stations de dessalement de l’eau de mer en cours de réalisation».
Pour les ressources en eau non conventionnelles, M. Rekhroukh a fait savoir qu’elles constituaient une «solution de base» pour assurer l’eau potable, alors que l’objectif principal de la stratégie nationale en la matière consiste à «garantir de manière définitive l’eau potable pour les habitants vivant dans la bande nord nationale, à une profondeur moyenne de 150 km, où vivent 80% de la population».