Conflit du Sahara occidental : La presse chilienne dément un prétendu soutien du Sénat au plan marocain d’autonomie

29/01/2025 mis à jour: 19:19
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Les allégations du régime du Makhzen marocain et de ses relais médiatiques faisant part d’un prétendu soutien unanime du  Sénat chilien à son plan d’autonomie pour le Sahara occidental ont été totalement déconstruits par la presse chilienne qui a tenu à rétablir la vérité, face à une telle «campagne d’intox», a rapporté lundi l’APS. 

Sous le titre «Le Maroc déforme et ment sur la résolution du Sénat chilien en faveur d’une initiative marocaine sur les territoires sahraouis occupés», le site d’information chilien piensachilie.com a tenu à démentir les allégations du régime du Makhzen, affirmant que les sénateurs chiliens ont voté à l’unanimité en faveur de son prétendu plan d’autonomie pour le Sahara occidental.

 «La résolution présentée par Yasna Provoste, ancienne présidente du Sénat et actuelle présidente du groupe d’amitié parlementaire Chili-Maroc, n’a recueilli, en effet, que 18 voix sur 50 que compte le Sénat chilien», a rapporté pinesachilie.com, affirmant que ce score ne représente qu’un tiers des voix. L’auteur de l’article a précisé que ce résultat ne constitue en aucun cas «une avancée majeure» tel qu’annoncé en grande pompe par le régime makhzénien et ses médias. 

Le média chilien, tout en dénonçant cette précipitation et manque de professionnalisme auprès du régime marocain et de ses relais médiatiques, a noté que la résolution présentée au Sénat est «contraire aux résolutions onusiennes». «Cette résolution ignore la réalité juridique du Sahara occidental, territoire reconnu par l’ONU comme devant achever son processus de décolonisation», a-t-il rappelé. Par ailleurs, la militante française des droits de l’homme, Claude Mangin, entamera avec des militants solidaires le 30 mars une marche d’Ivry (France) jusqu’à Kenitra (Maroc), pour réclamer la liberté des prisonniers politiques sahraouis, a indiqué lundi l’Association des amis de la République arabe sahraouie démocratique (AARASD). 


Une marche pour les prisonniers

Lors de ce périple baptisé «Marche pour la liberté», Claude Mangin va traverser la France et l’Espagne pour faire connaître la situation des prisonniers politiques sahraouis, dont son mari Naâma Asfari, condamné à 30 ans de prison en 2013. Cette marche, soutenue par l’AARASD, vise à demander la libération des prisonniers politiques sahraouis, exiger le respect du droit de visite de Claude Mangin à son mari Naâma Asfari, emprisonné à Kenitra, et renouveler l’intérêt pour la cause sahraouie, a indiqué la même source. Elle a aussi pour objectif de mobiliser les réseaux associatifs, politiques et culturels sur le trajet, consolider les liens associatifs franco-hispano-sahraouis, développer un plaidoyer politique auprès des gouvernements français, espagnol et marocain, et appeler au respect du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. 

La Marche pour la liberté qui s’étalera sur un parcours de 3000 km (à pied, en vélo, en voiture, en transports en commun) sera ponctuée d’étapes en France et en Espagne, pendant lesquelles des événements seront organisés : Marches, tables rondes, conférences, rencontres avec les élus, cinéma, expositions, ateliers créatifs ou encore des matchs de foot des équipes de la diaspora sahraouie. 

Au cours de deux mois de mobilisation, cette marche sera l’occasion de réitérer les appels au Maroc de «se conformer aux décisions de l’ONU sur le droit de visite de Claude et sur la libération des prisonniers sahraouis détenus arbitrairement», a ajouté la même voix. En novembre 2016, le Comité contre la torture des Nations unies a condamné le Maroc pour fait de tortures sur Naâma Asfari. En représailles, Claude Mangin est interdite de rendre visite à son époux. 

Après 5 expulsions, elle entame en 2018 une grève de la faim pendant 30 jours. Une seule visite aura lieu avant d’être à nouveau refoulée. En mai 2023, l’ONU dénonce dans une lettre au Maroc l’interdiction de visite de Claude Mangin à son mari. 

Quelques mois après, le Groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire juge illégale l’incarcération des activistes sahraouis du groupe Gdeim Izik. Dans son avis, l’ONU exhorte le Maroc à libérer immédiatement ces prisonniers. Aujourd’hui, le campement de protestation pacifique de Gdeim Izik reste le symbole de la résistance à l’occupation marocaine.
 

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