Conflit du Nagorny Karabakh : L’enclave se dépeuple

30/09/2023 mis à jour: 00:36
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L'exode des Arméniens de l'enclave du Nagorny-Karabakh s’est poursuivi hier, rapporte l’AFP. Dans leur fuite sur l'unique route montagneuse reliant le territoire à l'Arménie, au moins 170 habitants ont par ailleurs péri dans l'explosion lundi d'un dépôt de carburant, selon un nouveau bilan communiqué vendredi par la police des forces séparatistes. 

Le précédent bilan faisait état d'au moins 68 morts et d'une centaine de disparus.
Au total, près de 600 morts sont à déplorer dans le sillage de l'offensive militaire victorieuse de Bakou, qui a conduit les séparatistes à capituler le 20 septembre. Les combats ont tué environ 200 soldats dans chaque camp. L'enclave a décrété jeudi la dissolution «de toutes les institutions gouvernementales (...) au 1er janvier 2024», signant la fin de l'existence de «la République du Nagorny-Karabakh» autoproclamée il y a plus de 30 ans. 

En quelques jours, 88 780 personnes, soit près des trois-quarts des 120 000 habitants officiels du territoire, ont quitté leur foyer, selon le dernier décompte publié par Erevan. La population redoute en effet des représailles, après l'offensive militaire victorieuse de Bakou qui a conduit les séparatistes à capituler le 20 septembre. Cette région à majorité chrétienne, qui a fait sécession de l'Azerbaïdjan à majorité musulmane à la désintégration de l'URSS, s'est opposée pendant plus de trois décennies à Bakou, notamment lors de deux guerres entre 1988 et 1994 et à l'automne 2020. Le Premier ministre arménien, Nikol Pachinian, a accusé l'Azerbaïdjan de mener un «nettoyage ethnique», en estimant qu'il n'y aurait plus d'Arméniens dans l'enclave «ces prochains jours». 

L'accusation est rejetée par Bakou pour qui «les habitants arméniens quittent le Karabakh de leur plein gré». Il les appelle à «ne pas quitter leurs maisons» et à «faire partie de sa société multiethnique». La peur des habitants est nourrie, selon Erevan, par une série d'«arrestations illégales» au sein des colonnes de civils fuyant, bien que les autorités azerbaïdjanaises se soient engagées à permettre aux rebelles qui rendraient leurs armes de partir.

 «Tous ont été accusés de terrorisme, de trahison pour avoir simplement posté (sur les réseaux sociaux) des messages mettant en question la guerre», a affirmé Zhala Bayramova, avocate spécialisée dans les droits humains et fille d'une figure de l'opposition emprisonnée à Bakou. «Donc quand le gouvernement dit qu'il va bien traiter les Arméniens, dans la dignité, c'est totalement faux», a-t-elle ajouté. 
 

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