Conflit du Kosovo : La force de l’Otan face à des centaines de manifestants serbes

01/06/2023 mis à jour: 03:16
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Les tensions actuelles au Kosovo suscitent beaucoup d’inquiétudes

Les soldats de maintien de la paix de l’Otan montaient la garde hier devant la mairie de Zvecan, au nord du Kosovo, où des centaines de manifestants serbes sont rassemblés, rapporte l’AFP. Ladite organisation a décidé de dépêcher des centaines de renforts dans la région pour appuyer les troupes déjà déployées par la Kfor, la force multinationale emmenée par l’Alliance dans l’ex-province de Belgrade. 

En parallèle, le Kremlin a appelé à «respecter» les «droits» des Serbes du Kosovo, auxquels il a dit apporter un «soutien inconditionnel». «Tous les droits et les intérêts légitimes des Serbes du Kosovo doivent être respectés», a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. «Nous apportons notre soutien inconditionnel à la Serbie et aux Serbes», a-t-il affirmé. 

Comme il a mis en garde contre les «actions provocatrices» qui porteraient atteinte aux droits des Serbes, en exprimant la «préoccupation» du Kremlin au sujet de la situation au Kosovo.
Depuis quelques jours, la situation est très tendue dans la région, qui va de crise en crise depuis des années. De nombreux membres de la communauté serbe, majoritaire dans quatre villes du Nord, ne reconnaissent pas l’autorité de Pristina et sont fidèles à Belgrade. 

Les Serbes ont boycotté les municipales d’avril dans ces localités, par défiance envers Pristina, ce qui a abouti à l’élection de maires albanais avec une participation de moins de 3,5%. Leur intronisation la semaine dernière par le gouvernement kosovar a mis le feu aux poudres. Les manifestants réclament le départ des maires albanais jugés «illégitimes» ainsi que celui de la police kosovare.

Le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, a dénoncé, mardi à Oslo, des attaques «inacceptables» contre les soldats de l’Alliance, et annoncé en conséquence l’envoi de renforts. «Nous avons décidé de déployer 700 soldats supplémentaires de la force de réserve opérationnelle pour les Balkans occidentaux, et avons mis un autre bataillon des forces de réserve en état d’alerte avancé», a-t-il dit. 

«La violence fait reculer le Kosovo et toute la région et met en péril les aspirations euro-atlantiques», a-t-il ajouté lors d’une conférence de presse. La Serbie n’a jamais reconnu l’indépendance proclamée en 2008 par son ex-province, une décennie après une guerre entre forces serbes et rebelles indépendantistes albanais. L’Union européenne (UE), qui fait office de médiateur entre les deux belligérants depuis une décennie, a appelé les deux parties à «désamorcer les tensions immédiatement et sans conditions». 
 

Un passé douloureux

Les Etats-Unis, alliés historiques du Kosovo dont ils ont défendu l’indépendance, ont mis en cause la responsabilité du Premier ministre kosovar, Albin Kurti, dans la crise. Le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, a déclaré que sa décision sur l’intronisation des maires a «fortement et inutilement aggravé les tensions».Washington a également exclu le Kosovo d’un programme d’exercices militaires multinational, sa première sanction contre Pristina. Les Etats-Unis menacent aussi de mettre fin au soutien diplomatique en faveur de la reconnaissance internationale du territoire des Balkans, reconnu pour l’heure par une centaine de pays. 

La guerre du Kosovo, où vivent 1,8 million d’habitants en très grande majorité albanais, a pris fin en 1999 avec des bombardements de l’Otan emmenée par les Etats-Unis.La minorité serbe compte 120 000 membres, dont un tiers environ vivent dans le Nord. Belgrade exige l’application d’un accord de 2013 prévoyant la création d’une association de dix municipalités à majorité serbe. Mais nombre de Kosovars albanais craignent la création d’un gouvernement parallèle contrôlé par la Serbie.
 

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