En cette fin du mois de janvier 2023, le Dr Bouache Mourad nous informe sur la programmation de l’Algérie à la grande conférence internationale organisée par NVIDIA-GTC (GPU Technology Conference), une entreprise américaine, premier développeur des cartes graphiques dans le monde, spécialisée dans la conception des puces graphiques pour le PC et les consoles de jeux dans la conception de processeurs graphiques. Ce rendez-vous planétaire a l’habitude d’accueillir une très forte participation qui varie entre 15 000 à 20 000 experts, afin de prendre connaissance et de s’informer sur les nouvelles créations technologies. Enorme. «Il aura lieu à San Francisco, en Californie (USA), du 20 au 23 mars 2023», nous confirme le Dr Bouache. C’est le résultat de plusieurs semaines de travail à distance et de recherches, engagé par les chercheurs le Dr Bouache Mourad, le professeur en archéologie Mohamed Chérif Hamza et des membres de l’AIA (Algerian intelligence artificielle), une start-up algérienne.
Cette collaboration intense et réussie était destinée à prouver l’opportunité positive que procure la conjugaison de l’archéologie avec l’intelligence artificielle, en matière de restauration et ensuite de la conservation des sites archéologiques. Il fallait commencer la mission par un petit et simple cas d’étude, le sol en mosaïques et les chambres du site des thermes de l’ouest de Cherchell. Les objets archéologiques se trouvent dans un état de dégradation avancée depuis des lustres qui ne laisse pas le visiteur silencieux. L’informaticien et chercheur en IA établi à la Silicon Valley a effectué plusieurs visites sur le site ciblé par l’étude. Plus de 2000 photos, selon le spécialiste, avaient été prises par le scientifique et quelques membres de l’équipe de l’IA. La pluie furtive qui était tombée avait permis un bon nettoyage des lieux qui avaient mis en valeur les motifs et les couleurs des mosaïques du sol.
Des scientifiques algériens aux USA
Une aubaine pour le chercheur en IA. Le développement du modèle «Deep learning» et l’IA exigent une très grande consommation de données afin d’obtenir des résultats excellents.
Le Pr et archéologue Hamza Mohamed Chérif (Algérie) a expédié, grâce aux technologies de pointe, à son partenaire et compatriote le Dr Bouache Mourad (USA) des photos des mosaïques, récupérées des archives, afin d’enrichir le stock des données. Des séances de travail s’en suivent, en tenant compte du décalage horaire, pas une mince affaire entre les deux chercheurs. L’application et le modèle espérés par les deux scientifiques avaient été obtenus au bout de plusieurs semaines d’effort.
Le chercheur algérien le Dr Bouache Mourad a l’habitude d’être invité et d’assister aux conférences internationales. Il avait raté une conférence en Italie, lui qui voulait publier le document sur les mosaïques du site archéologique des termes de l’ouest de Cherchell. Il n’avait pas, par contre, raté la conférence d’application de l’IA organisée par NVIDIA-GPU, qui regroupe les sommités mondiales de l’IA aux Etats-Unis. Connaissant les rouages des mécanismes de fonctionnement et d’organisation de ces conférences internationales scientifiques, le Dr Bouache Mouad n’a pas voulu expédier l’article sous la forme académique. D’un commun accord avec son complice et compatriote le Pr Hamza, il envoie aux organisateurs de la conférence NVIDIA-GTC le poster qui regroupe tout le travail effectué sur la mosaïque et la conclusion des recherches des Algériens obtenue. Le poster est un travail visuel, il sera consulté par les milliers d’experts qui participent à la conférence de San Francisco. Le poster est une page composée de plusieurs sections. Quant à l’article, il comprend 12 pages, les visuels proposés par les chercheurs permettent aux experts invités, venus représenter les grandes firmes internationales, à l’image de Google, Yahoo, Intel, Hotmail, etc., de prendre connaissance des nouveautés en matière de technologie.
Les scientifiques qui présentent leurs travaux visuels sont contraints de faire découvrir les résultats de leurs recherches dans tous les volets afin d’attirer l’attention des visiteurs, qui ne sont en réalité que les probables acheteurs des posters. Le design du poster est important. L’artiste et biologiste Rédha Khouane, enfant de la wilaya de Tipasa, avait été sollicité pour mettre en valeur la couverture du poster en gravant la calligraphie. Compte tenu de la qualité du travail, les organisateurs avaient informé les expéditeurs du poster relatif à la mosaïque du site des thermes de l’ouest de Cherchell (Algérie) de modifier le format du poster. Le Dr Bouache Mourad ne voulait pas rater l’occasion, après l’avis favorable accordé par les organisateurs de NVIDIA-GTC. Il a aussitôt mis à contribution ses éléments de l’AIA en Algérie et ceux de la Silicon Valley (USA) afin de procéder à la modification du format sans rectifier le contenu du poster. Le délai a été respecté.
Le travail initié à la suite de la rencontre du 12 mai à l’ENSCRBC a abouti avec succès. Néanmoins, il faut souligner l’importance du rôle du jeune lycéen d’Ouled Yaïch (Blida), membre de l’AIA, qui s’est avéré un prodige et qui a jailli lors de ces travaux de recherche. Il est décelé dans les radars des universités américaines de grande renommée. Une bourse d’étude lui est déjà proposée. Il s’agit de Mechgueg Iyad, 14 ans, élève de 1re année secondaire, qui maîtrise parfaitement la langue anglaise et l’outil informatique. Le Dr Bouache Mourad avait soutenu, orienté et corrigé son jeune compatriote dans son travail de recherche, en respectant les exigences des organisateurs de la conférence NVIDIA-GTC. Il s’est sacrifié pour créer le modèle du format du poster, relatif à la réhabilitation des mosaïques du site archéologique des thermes de l’ouest de l’ex-Césarée (Cherchell). Le jeune lycéen d’Ouled Yaïch a réussi à créer le modèle après avoir effectué moult tests de développement du corps de l’ensemble du travail. Mechgueg Iyad achève son travail sous la direction du Dr Bouache. Le design du poster répond aux attentes des organisateurs de la conférence NVIDIA-GTC. Le dossier des scientifiques algériens est accepté. Le Dr Bouache Mourad souhaite la présence du lycéen Mechgueg Iyad et du Pr Hamza Mohamed Chérif aux «talkings» à la conférence à San Francisco pour argumenter face à l’assistance et répondre aux éventuelles questions des experts en IA. Un vœu.
Un prodige d’ouled Yaïch
Le poster des mosaïques des thermes de Cherchell a fait l’objet d’une publication de l’entreprise NVIDIA-GTC aux USA. Aussitôt publié, l’Institut d’archéologie US qui avait pris connaissance des données de recherches du poster des mosaïques du site archéologique de Cherchell a réagi et compte engager un partenariat avec le ministère de la Culture du gouvernement d’Algérie, à travers l’Ambassade des USA en Algérie. Une coopération culturelle qui ouvre de nouvelles perspectives.
Il n’en demeure pas moins que pour le chercheur en IA, le Dr Bouache Mourad, avec l’utilisation du modèle «deep learning», il est possible d’adapter ce type de modèle, obtenu à partir des recherches effectuées sur le site archéologique des thermes de l’ouest de Cherchell, pour la réhabilitation et la reconstitution des sites archéologiques dans tout le pays (Algérie, ndlr), Annaba, Tebéssa, Tiaret, Guelma, Batna, Béjaia… «C’est unique, inédit et révolutionnaire ce que nous venons de réaliser, explique le Dr Bouache Mourad. Introduire l’IA dans la réhabilitation des sites archéologiques et les œuvres culturelles, sachant que l’idée au départ, et vous étiez présent, a été proposée lors de la cérémonie d’ouverture du Mois du patrimoine en mai 2022 à Tipasa, enchaîne-t-il. Nous étions tous patients et persévérants, nous avons cru en nos capacités et nos compétences pour achever cette première expérience avec succès, indique-t-il. Maintenant, nous sollicitons les hautes autorités du pays pour nous aider, nous accompagner, nous assister et nous permettre d’utiliser les drones, afin de pouvoir enregistrer les données aériennes vitales. Elles sont indispensables afin de pouvoir avancer d’une manière encore plus précise dans nos recherches sur les sites archéologiques. Il y a des compatriotes chercheurs et scientifiques qui travaillent partout dans le monde, reconnus pour leurs travaux, qui souhaitent apporter un plus à notre pays, il suffit de leur démontrer qu’il est possible de concrétiser les bonnes actions ici», conclut le chercheur algérien établi à la Silicon Valley.