Un horrible accident de la circulation a décimé toute une famille à l’est du pays. Parmi les victimes se trouvaient des jeunes enfants prêts à rejoindre les bancs de l’école après les jours de vacances. La gravité de l’événement a vite déclenché la nouvelle procédure prévue par la loi en procédant à l’arrestation immédiate du chauffeur du camion impliqué dans la survenue de l’accident. Le drame sur nos routes continue d’endeuiller des familles pour ne citer que celles qui ont perdu des êtres chers. Bien que la sonnette d’alarme a maintes fois été tirée, l’hécatombe ne cesse de croître presque fatalement. Les transports de voyageurs comme ceux des marchandises demeurent les plus meurtriers sur nos routes. Les dessertes à grande distance tiennent le record de ces accidents mortifères dont les circonstances s’avèrent les mêmes. Il s’agit souvent de la fatigue du conducteur obligé à parcourir des milliers de kilomètres pour rallier sa destination. Ces expéditions se passent en grande partie dans la nuit et sur un parcours qui n’offre aucune aire de repos capable de soulager, un tant soit peu, aussi bien les conducteurs que les voyageurs. Les multiples recommandations émises au lendemain de chaque drame sont solennellement médiatisées, mais jamais appliquées sur le terrain. C’est le cas, entre autres, de la décision d’équiper les poids lourds et les transports en commun d’un «mouchard» électronique capable d’enregistrer tous les paramètres du voyage. Les enseignements à récupérer pourront alors servir de bases crédibles pour d’éventuelles solutions préventives. Lors d’un Conseil des ministres tenu en septembre dernier, le président de la République a eu à traiter ce sujet d’importance nationale. En plus du contrôle périodique de trois mois à imposer aux sociétés de transport, il préconise des peines plus lourdes dans les cas de non-respect avéré du code de la route tout en qualifiant cette infraction de crime qui expose son auteur à l’emprisonnement ferme. Le Président cite dans son réquisitoire la responsabilité des parties impliquées dan la délivrance du permis de conduire aux candidats non qualifiés. Il n’en demeure pas moins que l’anarchie continue sur nos routes qui deviennent des lieux exécutoires d’une violence refoulée. Ce sentiment radical prend, malheureusement, le pas aussi bien sur l’expression de joie lors des fêtes civiles que sur les exploits sportifs. Aussi, l’hésitation des services de l’Etat à sévir contre les contrevenants des règles de sécurité et d’hygiène fait perdurer un comportement répréhensible des propriétaires des sociétés de transport en plus de ceux des véhicules particuliers. La comptabilité macabre place l’Algérie parmi les quatre premiers pays du monde en termes d’accidents de circulation. Le renouvellement du parc roulant tant attendu, avec la reprise du marché automobile, atténuera les conséquences néfastes du manque de la pièce d’origine qui représente une autre explication des accidents pour certains conducteurs. En tout état de cause, l’approche coercitive s’avère plus indiquée pour mieux convaincre au respect des codes de conduite dans tous les domaines.