Concert époustouflant de Samira Brahmia à Alger : De belles mélodies aux influences autochtones

16/04/2023 mis à jour: 07:55
APS
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Samira Brahmia sur la scène de la salle Dar Errais - Photo : D. R.

Un concert de musique aux consonances pop-jazz a été animé, vendredi soir à Alger, par Samira Brahmia, qui a galvanisé le nombreux public, avec un cocktail de pièces, authentique dans son contenu et ouvert sur les formes modernes de la World Music.

Accueillie sur la scène de Dar Errais, à Sidi Fredj, Samira Brahmia, chanteuse prodigieuse, dotée d’une voix, présente à la tessiture large, a rendu une quinzaine de pièces aux consonances essentiellement méditerranéennes. Brillamment soutenue par les musiciens de référence, Khliff Misiallaoua à la guitare, Karim Ziad à la batterie, Youcef Boukella à la basse et Zinou Djouadi aux claviers, la chanteuse a étalé près de 80 mn durant, son talent et son savoir-faire de grande rockeuse aux contours de cantatrice.

Faisant part de son «bonheur de retrouver son public à Alger», la cantatrice a rendu essentiellement des pièces tirées de son dernier opus Awa, entamant notamment son récital avec Lalla et Hey Mali, sous un éclairage de grands soirs.

Joviale et pimpante, la rockeuse, toute de noir vêtue, a ensuite enchaîné avec, Ad’ Ezzi Saâ du regretté Slimane Azem (1918-1983), Fragile, Fabuleux destin, Djadarmy, Wahran, Gnawi, Mama, Maalala, Meriama, Koubou et Meniche menna, au grand plaisir d’un public conquis, qui a cédé au déhanchement dans une ambiance euphorique.

Dans leur ensemble, les pièces interprétées ont mis en valeur le combat de la femme pour son droit à disposer de sa vie, ainsi que la nostalgie et l’amour de «La Mère Patrie», exprimés dans un lyrisme singulier par l’artiste à la voix suave, qui a rendu en solo, Haramtou bik, judicieusement arrangée pour guitare (en arpèges) et voix.

Les ornements vocaux et musicaux, soumis aux dissonances du jazz et à l’ouverture sur la World Music, ont permis à l’assistance d’apprécier la distribution et les arrangements modernes, qui ont servi de lit à de belles mélodies aux influences autochtones, que Samira Brahmia a rendu dans l’élan d’une artiste professionnelle confirmée. Dotés d’une grande expérience, résultat de leurs riches parcours individuels, Khliff Misiallaoua, Karim Ziad, Youcef Boukella et Zinou Djouadi ont fait montre de toute l’étendue de leurs talents respectifs, déroulés dans la plus grande des complicités.

Leurs solos aux envolées phrastiques très jazzées, leur parfaite maîtrise technique, ainsi que leur grande musicalité leur ont permis de «se jouer» des cadences irrégulières et composées (pourtant si compliquées) auxquelles ils ont intégré des syncopes et des soupirs intelligemment placés dans des mesures binaires ou ternaires.

Côté sonorités, les spectateurs ont savouré de belles variations modales, créatrices de passerelles avec d’autres cultures, proposées par Samira Brahmia et ses musiciens, à l’instar de l’istikhbar rendu dans le genre «Hijez» ou les répliques au chant à l’orchestration moderne, menées au son de la «gasba».

Actuellement, Samira Brahmia prépare, en collaboration avec le ministère de la Culture et des Arts, un nouveau projet, le «Awa Tour», une tournée artistique durant l’été 2023 qui devrait la mener dans «plusieurs villes d’Algérie», a-t-elle déclaré au public.

Le concert de Samira Brahmia a été organisé par l’agence BroShing Events, dirigée par Tarik Ouhadj, dans la grande salle Dar Errais de Sidi Fredj, un nouvel espace ouvert depuis un an, dédiée à différentes rencontres et tout récemment depuis le début du mois de Ramadhan, aux prestations artistiques.
 

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