Concert de Cheb Khaled à Montréal : Retour triomphal !

16/10/2023 mis à jour: 00:54
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Retour de Khaled, à la salle Olympia de Montréal (Canada), après une absence de plus de 10 ans

Après une longue absence de plus de dix ans, le roi du raï Cheb Khaled a renoué vendredi dernier avec ses admirateurs au Canada qu’il a gratifiés des plus beaux chefs-d’œuvre puisés dans son riche répertoire des années 1990 à maintenant. A 18h, deux heures avant le début du spectacle, l’entrée de la salle Olympia de Montréal est déjà très animée. 
 

Une longue file s’étire sur le trottoir dans un ordre impeccable sans la moindre présence policière. Habitués à la cohue caractérisant les galas en Algérie, nous étions agréablement surpris par l’organisation parfaite du début jusqu’à la fin. Pas la moindre bousculade, ni incident malgré la foule des grands jours ayant afflué vers cette salle mythique de 2348 places, l’un des joyaux les plus précieux du patrimoine culturel et architectural de Montréal. Mêmes scènes et signes de convivialité et de grande maîtrise des événements artistiques constatées au moment de l’ouverture des portes vers 19h sous l’œil vigilant d’agents de sécurité postés devant le portique de détection pour la fouille corporelle. 
 

Le public est composé en majorité de jeunes, hommes et femmes. Des Algériens, des Tunisiens, des Marocains, des ressortissants de pays arabes mais aussi des Canadiens et certainement d’autres nationalités, Montréal étant la «ville du Monde». A l’intérieur, la moitié de la piste de danse est bondée dès les premières notes envoyées par le Dj. Au menu, du Soolking, Dj Snake, Rachid Taha, Taliani, Mouh Milano et autres musiques maghrébines et orientales très appréciées par la gent féminine, en très grand nombre, qui les reprenaient en chœur lors cette première soirée de Cheb Khaled. 

S’en suivra un chaud show du remuant chanteur marocain Ahmed Chawki qui a collaboré avec Khaled dans le tube Diamantes y Oro (en espagnol) figurant sur son dernier album. La guest-star de la soirée prendra le relais juste après pour deux heures de pur bonheur musical. Vêtu d’un long manteau de scène noir, accompagné par son orchestre, le King a interprété un florilège de chansons, anciennes et nouvelles, devant un parterre connaisseurs qui a repris avec lui toutes ses chansons qu’ils a apprises par cœur.
 

Une prestation magistrale 

Véritable bête de scène, l’ambassadeur de la chanson raï aura triomphé de nouveau dans une salle incandescente acquise à sa cause et à sa muse en témoignaient les youyous nourris, la standing ovation, les hourras et la transe collective sur la piste de danse - toute une salle - les places assises étant au balcon.  Celui qui a enflammé plusieurs des plus grandes salles de spectacle du monde était contraint, selon ses dires, d’ajouter une date (samedi) pour répondre à la forte demande des fans. Il s’est dit très honoré par cet accueil et la réussite de cet événement musical organisé par l’agence de production événementielle montréalaise Gustow Prod dirigée par le producteur québécois d’origine algérienne Mohamed Ameur. 

Exhibant les drapeaux de trois pays maghrébins, Cheb Khaled a lancé, avant de quitter la scène, le sourire éternellement accroché aux lèvres : «Vive l’Algérie, vive le Maroc, vive la Tunisie. Et vive nous ! Je vous souhaite une longue vie.» Une sacrée soirée ! 
 

Une prestation magistrale relevée même par la presse locale en grosse manchette. «Retour royal» a titré le très sérieux quotidien La Presse. «La dernière fois que Cheb Khaled avait chanté à Montréal, c’était il y a 10 ans au CEPSUM. Il était attendu avec impatience et a été reçu comme un roi, vendredi, à l’Olympia. Il a fait honneur à cet accueil avec un concert généreux et musicalement relevé», écrit le rédacteur du papier. 

Au micro de radio Canada, la veille de son concert, l’auteur de Didi est revenu sur «ses débuts en cachette dans la musique alors qu’il n’avait que 15 ans, de sa rencontre avec le maître de la chanson française Jean-Jacques Goldman et du métissage culturel à l’origine d’un style musical qui fait la fierté du Maghreb». Et d’ajouter : «Aïcha a cassé les frontières. On a visité 58 pays avec cette chanson. La musique et le foot sont devenus des moteurs parfois plus importants que la politique pour faire passer des messages (…) Quand on est artiste, il faut accepter. On appartient à un public et c’est grâce à ce public qu’on existe.» 

 

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