Concert d'Akli D à Paris : L’alacrité musicale

02/07/2022 mis à jour: 13:00
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Photo : D. R.

C’est dans le parc de la Liberté de la cité de la Courneuve que le dé d’Akli est jeté pour nous faire gagner une fin d’après-midi sympathique qui a pris fin à 22h, une agréable clôture, plutôt intimiste du festival Square de la Courneuve, Sons du monde. 

Après le passage du duo Amadou -Mariam en compagnie des marmottes qui ont subjugué le public avec les belles mélodies assaisonnées aux sonorités de la kora. 

Un dimanche à Bamako, Je pense à toi, mon amour, ma bien-aimée et d’autres chansons ont donné beaucoup de plaisir au public en général et à la communauté africaine de la Courneuve en particulier. Le spectacle est rehaussé d’une magnifique chorale formée des 250 meilleurs enfants choristes sélectionnés parmi les élèves des établissements scolaires de toute la Courneuve. 

Après un petit break, l’équipe du célèbre chanteur de la World Music Akli D fait son apparition, entame l’emplacement des instruments de musique et passe aux essais de son pour amorcer et donner la couleur, tout d’abord avec un petit medley très rythmé accueilli par de fortes ovations du public. 

Toujours en véritable bête de scène, le flamboyant sourire d’Akli D irradie l’espace et le public et il lance Azul à tous les présents, ainsi le feedback s’opère et les pieds s’agitent aux roulements de la derbouka et aux tonalités du banjo donnant le la à une agréable soirée aux palettes musicales très métissées. 

Un hommage particulier a été rendu à Matoub Lounès salué par un public melting-pot ou cohabitent Maliens, Comoriens, Pakistanais, Tamouls et Chinois, une assistance qui a beaucoup aimé le rythme kabyle. 

Akli D revisite le répertoire de Lounès Matoub à travers la chanson A yidurar n jajer «Oh montagne de Djurdjura» magistralement orchestrée avec des motifs musicaux abreuvés à la source de la country music et du rock, une œuvre musicale appuyée du fameux refrain Ahay Ahay ! 

L’occasion a été aussi celle du souvenir, et ce, à travers l’hommage rendu à un jeune militant antiraciste Malik Oussekine, victime d’un lâche attentat à la rue Monsieur le Prince le 6 décembre 1986, un achouik triste et beau honorant la mémoire de l’Éternel Malik. 

Ce qui caractérise le style de Akli D est tout d’abord ce permanent contact avec le public avec lequel il arrive à opérer une véritable communion gratifiée d’échange partant sur des onomatopées, des charivaris fécondant dans l’air et annonçant le nom de Yugurtha, un style aux sources du scat et des joutes proverbiales kabyles, suite à cette amulette magique, le public a conquis la scène et le charme aklidienne a repris ses couleurs sous une casquette Bon chic Bon genre. 

Côté arsenal musical, un Marc Knopfler bien de chez nous a envoûtés avec des riffs désormais «yuviens», il s’agit bien de cette sympathique légende vivante de la guitare dont le nom est Yuva Sid. 

Un véritable régal pour l’ouïe et une autre entité musicale louant l’essence du son et son esthétique font tranquillement leur petit bonhomme de chemin. 

Une chanson pour la paix a été au menu de ce concert rappelant les enjeux de l’heure et notamment l’irréversibilité du choix de la paix. 

En fin, le troubadour de San Francisco a repris l’ambiance Ourar avec les éternelles Anfas Larbi Tranquil et C’est facile c’est pas facile, un hymne à tous les émigrés, un clin d’oeil à tous ceux et celles qui cherchent à donner un sens à leur vie. Il est 22h, c’est la fin de la fête, on plie bagage, les retardataires arrivent déçus de cette courte soirée ! 

Rendez-vous pour se rattraper le 26 juillet à Corbeil Essone pour la Guinguette de la Musique et le 23 juillet au Cabaret sauvage célébrant les 25 ans de cet établissement de musique, creuset des grands sursauts de la Musique avec un grand M. 

Y. A. M.         

                                           

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