Commune de Constantine : La revalorisation du patrimoine refait surface

20/05/2023 mis à jour: 06:06
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La masse salariale consomme plus de 50% du budget communal

En dépit des efforts déployés par les services de la commune de Constantine, le dossier de la revalorisation du patrimoine communal reste toujours d’actualité et remonte à la surface à la moindre occasion. 

Ce dossier embarrassant pour les communes qui cherchent des sources de financement a été débattu dans l’après-midi de mercredi dernier lors de la session extraordinaire de l’APC de Constantine. Tout a commencé lors de la présentation du compte administratif de l’exercice budgétaire 2022. 

Un élu intervient pour soulever la diversité des chiffres présentés, surtout en matière de réalisation. Il a estimé que la commune a traversé un grand chemin, mais elle reste loin des ambitions de l’Assemblée qui visait plus loin, surtout en ce qui concerne le secteur de l’éducation, la jeunesse et les sports et les équipements.

«Pourquoi ne pas consommer notre surplus budgétaire et attendre l’aide la wilaya ?» s’est-il interrogé. En réponse, le directeur des finances de la commune a avoué la faiblesse du budget communal qu’il faut rattraper avec la revalorisation du patrimoine. 

Ce dernier représente 3,5% des ressources financières de la commune. Un taux insignifiant en comparaison avec les charges, dont la masse salariale de plus de 3500 employés consommant une enveloppe de 200 milliards de centimes en 2022. Cette enveloppe a dépassé les 50% du budget communal. Ce qui est intolérable par la loi. La commune se retrouve dans une situation délicate, qui la pousse à se baser sur les aides de l’Etat, estimées à 25%. 

«Il faut une revalorisation de tout le patrimoine. Cette année on a eu différentes aides, dont celle de l’Etat estimée à 100 milliards de centimes. Donc, les salaires des travailleurs de la commune sont couverts à 100%, y compris les rappels, jusqu’au 31/12/2023. De même pour les cantines et le transport scolaire, on a une couverture financière jusqu’au 31 décembre prochain, sans aucun problème», a précisé le directeur des finances de la commune. 

Concernant toujours le surplus dans le volet des équipements, un autre élu a pointé du doigt le chiffre avancé, arguant avec le manque du matériel et des outils signalé dans les services de la commune. 

Pour répondre aux questionnements des intervenants, le maire de Constantine Charaf Bensari a sauté sur l’occasion rappelant les progrès enregistrés jusqu’à présent en termes de revalorisation du patrimoine. 

«Aujourd’hui, la commune met en location aux enchères ses biens deux fois par semaine. Contrairement à une époque donnée, où cette opération n’est organisée qu’une fois par an. Pratiquement tous les biens de la commune sont loués, avec une rentabilité globale d’environ 35 milliards de centimes», a-t-il déclaré. 

Des biens inexploités, d’autres squattés

Mais cela reste insuffisant ! Une autre élue, présidente de la commission du patrimoine, met en lumière l’état d’abandon de certains locaux, faisant fuir les clients. 

«70% des biens ont trouvé des preneurs. Mais il reste 30% des kiosques, locaux ou autres mis aux enchères, mais sans résultat. Le premier problème réside dans l’état des lieux abandonnés, comme le marché Bouhali Saïd, connu communément par Souk El Asser. On a mis des locaux 5 fois aux enchères. Personne n’a voulu les prendre. C’est pareil pour le marché Mohamed Makhlouf à la cité Fadila Saadane, qui nécessite une opération de réhabilitation», a-t-elle souligné. 

Le marché de Souk El Asser, indique le maire, est considéré parmi les priorités. D’ailleurs, un bureau d’études s’est porté volontaire pour établir une expertise sur les lieux. 

Une opération d’embellissement, poursuit M. Bensari, sera programmée dans le prochain budget supplémentaire (BS). Pour ce qui est des locaux non exploités, le P/APC incombe ce blocage aux prix désignés par les services des Domaines et qualifiés d’exorbitants. 

«Mais je ne savais pas qu’il s’agissait d’un prix à titre indicatif et c’est à l’assemblée de le réviser. Citons à titre d’exemple le jardin public Boursas à Bab El Kantara, aménagé, nettoyé et doté d’éclairage public. C’est la deuxième fois qu’on le met aux enchères, mais on n’a rien reçu», a-t-il dit. 

La somme proposée de 12 millions de centimes pour l’année a été rejetée par les commerçants, surtout que cet endroit est moins fréquenté par la population. 

Cela, sans oublier les biens de la commune qui restent non identifiés et squattés par les particuliers, dont un terrain situé à Sissaoui. 

Une opération de réhabilitation est prévue également pour le marché de Sidi Mabrouk supérieur et celui de la cité du 20 août 1956. 

Cette opération concernera également la révision des prix et de la liste des bénéficiaires. Dans ces marchés, des locataires louent leurs étals ou locaux à 70 000 DA le mois. Pourtant eux, ils ne déboursent à la commune que 4000 DA pour l’espace occupé. 

Vu la complexité de ce dossier, le maire s’est trouvé contraint d’écourter le débat et promettre une autre session spécialement réservée au patrimoine.

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