Commune de Béjaïa : Pollution au cœur de la ville

22/07/2024 mis à jour: 00:04
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Les travaux d’aménagement des oueds tardent à voir le jour - Photo : D. R.

Des associations de quartiers et des organisations de protection de l’environnement n’ont pas cessé, depuis des années, de tirer la sonnette d’alarme quant à l’impact négatif de ces eaux usées, coulant à ciel ouvert, sur la santé et le cadre de vie des habitants.

La ville de Béjaïa est traversée par plusieurs cours d’eau conçus initialement pour drainer les eaux pluviales qui dévalent des hauteurs de la ville. L’urbanisation anarchique a fait que ces oueds deviennent le réceptacle des eaux usées rejetées par les habitations et les petites usines installées à proximité.

Depuis des années, des associations de quartier, de protection de l’environnement ne cessent de tirer la sonnette d’alarme quant à l’impact de ces cours d’eau usées coulent à ciel ouvert, sur la santé publique et le cadre de vie des habitants et des riverains en général.

Le militant écologiste et président de l’Association pour la protection de l’environnement, ARDH, a pour la énième fois tiré la sonnette d’alarme quant au risque sanitaire guettant la population. Il a dénoncé une pollution visuelle et olfactive qui perdure depuis des années sans inquiéter aucun exécutif passé à la tête de la wilaya depuis au moins une vingtaine d’années.

«Cela fait des années que nous tirons la sonnette d’alarme sur ces canaux d’eaux usée qui coulent à ciel ouvert», alerte le militant. Les habitants et les riverains sont exposés à toutes sortes d’infections dues aux rongeurs, aux insectes et surtout aux moustiques qui retrouvent dans ce milieu infect un lieu de prédilection pour se proliférer. «Nous avons en parler avec les autorités concernée dans le cadre des rencontres avec le mouvement associatif depuis 2011, mais rien n’est fait à ce jours», regrette-t-il.

Face à l’immobilisme de l’APC, et surtout de la direction de l’hydraulique, les citoyens en appellent à la tutelle pour faire valoir l’intérêt du citoyen et son droit à vivre dans un milieu saint.

Dans l’urgence, le président de l’Association ARDH, suggère : «La canalisation des eaux usées et les raccorder au réseau d’assainissement existant, réaliser une station d’épuration en aval pour traiter ces eaux usées émanant des habitations et des petites entreprises situées à proximité, et ce, avant de se jeter en mer».

Chaque été, le problème des eaux usées qui coulent le long des oueds de la ville est évoqué par des élus qui constatent avec amertume le désintérêt des autorités à ce chancre qui dévisage un centre-ville très visité en haute saison. Du côté des pouvoirs publics, on se contente d’organiser sporadiquement «des opérations de curages à travers l’Office national de l’assainissement et l’enlèvement des ordures jetés dans le lit des cours d’eau».

Chaque début d’automne, la wilaya inscrit une opération de curage touchant, notamment, l’oued Sghir, l’oued Serrir ainsi que le canal de drainage des eaux pluviales et des eaux usées de Amriw et l’Edimco et au niveau de l’arrière-port de Béjaïa.

En 2018, Mme Frioui Nora, alors directrice centrale de l’assainissement et la protection de l’environnement au ministère des ressources en eau, «a promis de prendre en charge les travaux d’aménagement de ces Oueds», rapporte la cellule de communication de la wilaya sur sa page Facebook, mais rien n’est fait à ce jour. 

 

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