La crise qui touche durement la filière mondiale du papier, marquée par une hausse des matières premières, tire ses sources aux quatre coins de la planète, mais les conséquences se ressentent très concrètement en Algérie.
Depuis plus d’un an, les prix du papier destiné à la fabrication des rames de papier ne cessent d’augmenter crescendo chez les papetiers, sur fond de dégradation continue du pouvoir d’achat des ménages. Ils sont passés du simple au double au grand dam des commerçants obligés de répercuter cette hausse sur le prix du produit final. «Chez le détaillant, le prix de la rame de papier est passé progressivement à 840 DA, contre 400 DA il y a une année de cela. Ma marge bénéficiaire est de 15% au maximum sur la vente du papier par rapport au prix de sortie d’usine», a confié à El Watan le propriétaire d’une papeterie, sise à la place de la Grande-Poste d’Alger.
A l’origine de la flambée des tarifs du papier, notre interlocuteur a pointé plusieurs facteurs internationaux et locaux liés la crise économique à laquelle est confronté le pays, dont l’économie est fortement dépendante des recettes pétrolières. «Les prix de la pâte à papier à l’international ont aussi connu une flambée.
La dépréciation continue de la valeur du dinar se répercute aussi sur le prix final. A cela s’ajoute la hausse des charges, dont le loyer et les factures d’électricité», a-t-il expliqué, ajoutant que des commerçants ont dû baisser rideau car incapables d’honorer la facture des loyers dont les prix ont explosé.
LA RAME DE PAPIER À 1000 DA
Tous ces problèmes cumulés ont durement affecté son chiffre d’affaires, qui a baissé de 80%. Dans une autre papeterie algéroise, le moral de son propriétaire est au ras des pâquerettes. Toutefois, il garde son sourire devant les clients.
Dans son magasin, le prix de la rame papier est passé de 450 DA à 1000 DA, selon la marque. «Nous faisons face à des augmentations sans précédent. On est obligés de répercuter les prix des grossistes», estime-t-il, déplorant une baisse drastique des ventes en papier.
Cette envolée des tarifs constitue, à ses yeux, un nouveau coup dur pour le pouvoir d’achat. «Ce sont les clients qui sont le plus touchés par la hausse des prix du papier», se désole-t-il. Selon ses dires, la hausse des coûts des matières premières, subie actuellement par les industriels, devra être répercutée sur les prix des fournitures scolaires durant la prochaine rentrée.
Joint par pat téléphone, El Hadj Tahar Boulenouar porte-parole de l’Union générale des commerçants et artisans algériens (Ugcaa), soutient que le principal facteur qui tire vers le haut les prix du papier et du carton est lié à la flambée des matières premières à l’international et la hausse de la demande nationale sur ce type de produit.
Selon ses explications, cette énième hausse des tarifs du papier sera répercutée sur le marché du livre solaire et parascolaire. Le secteur de la papeterie n’est pas le seul à avoir été touché durement par l’envolée des prix. Des éditeurs de la presse écrite nationale ont déjà décidé d’augmenter leurs tarifs de vente.