Les inspecteurs de la direction du commerce et du contrôle des prix de Boumerdès multiplient les sorties sur le terrain afin de lutter contre la spéculation et autres pratiques frauduleuses.
Karim Smati, chef du service des pratiques commerciales, a fait état de 1723 interventions depuis le début de ce mois sacré.
Une période qui, habituellement, se caractérise par la hausse des infractions aux normes commerciales à cause de la frénésie des achats et l’appât du gain de certains commerçants. Parmi les infractions commises, M. Samati cite le défaut de facturation, le défaut d’affichage, l’exercice d’une activité sans registre ou dans un local non déclaré.
«Nos services ont établi 327 PV d’infraction, dont 14 concernent la fermeture de locaux et 67 autres ont été transmis à la justice», a-t-il détaillé. Mme Lafati, responsable du service de contrôle de la qualité, parle pour sa part de 440 infractions durant la même période et la saisie de 24 tonnes de produits impropres à la consommation.
Placée comme une priorité, la lutte contre la spéculation s’est accentuée ces derniers jours afin de garantir la stabilité des prix. Avant-hier, une quantité de 150 tonnes de pommes de terre, destinée à la spéculation, a été saisie en coordination avec les services de sécurité à Khemis El Khechna, indique M. Samati, précisant que la pomme de terre a été stockée dans un dépôt non déclaré.
L’auteur de ce délit serait un agriculteur très connu dans la région, a-t-on appris. «Il a ramené la pomme de terre d’El Oued avant de la stocker malgré la baisse de l’offre sur le marché», explique un inspecteur à la DCP, soulignant que le stockage des produits de large consommation dans des endroits non déclarés est un délit sévèrement puni par la loi. «150 tonnes c’est beaucoup puisque le marché de gros de la localité reçoit en moyenne 280 quintaux par jour de ce tubercule», a-t-il ajouté.
Le ministère du Commerce intérieur et de la Régulation du marché national a indiqué, dans un communiqué, que «les services compétents poursuivent leurs investigations afin d’identifier les responsables impliqués dans cette tentative de rétention illégale et d’engager les procédures judiciaires appropriées à leur encontre».
Le ministère a réaffirmé par «la même occasion sa détermination à intensifier les contrôles et à appliquer rigoureusement la loi contre toute forme de spéculation, afin de préserver le pouvoir d’achat des consommateurs et d’assurer un approvisionnement régulier des marchés».
Cette saisie s’ajoute à celle opérée la semaine passée à Dellys et qui a concerné une quantité de 11 quintaux de viande importée. Là aussi, il y a eu tricherie puisque la marchandise était gardée dans des chambres froides non déclarées, a-t-on précisé.
Le mis en cause aurait présenté la marchandise comme étant de la viande locale en la vendant à plus de 2300 DA alors qu’il s’agissait de viande importée qui devait être cédée en détail à 1500 DA maximum, explique M. Samati, ajoutant qu’une autre quantité de viande (20 tonnes) impropre à la consommation a été saisie à Hammadi.
Nos interlocuteurs affirment que près de 200 agents de contrôle sont mobilisés pour lutter contre toute forme de spéculation et imposer le respect des règles régissant les pratiques commerciales.