La Fédération algérienne de football (FAF) est rattrapée par les problèmes du professionnalisme et, plus particulièrement, le volet le plus sensible, celui des dettes ou créances des clubs pros vis-à-vis des joueurs et entraîneurs.
Le socle sur lequel était bâti le professionnalisme craque de partout et provoque des situations dramatiques pour toutes les parties en conflit : joueurs, entraîneurs et clubs. Sur ce plan, la fédération a lamentablement échoué.
Pire, elle a laissé faire et pourrir la situation. La nouvelle équipe fédérale fraîchement élue sur la liste Walid Sadi se retrouve, d’emblée, face à un grave problème que ses devancières n’ont pas tenté de résoudre. Du moins partiellement. Aujourd’hui, le président Walid Sadi va se retrouver au fond pour tenter d’éteindre le feu que des pyromanes ont déclenché à travers leur démission et la politique de la fuite en avant.
Que de fois des lanceurs d’alerte ont tiré la sonnette d’alarme sur les graves et dramatiques conséquences que produirait, inévitablement, la gestion de ce dossier. Le professionnalisme marrant a débouché sur une catastrophe industrielle, faute de mise en place de mécanismes de suivi et de contrôle. La fédération a laissé faire.
Les sociétés sportives par actions (SSPA) ont rapidement bouffé les 2/3 de leur capital sans qu’elles soient inquiétées. Les dettes et/ou créances se sont entassées au fil des années et des saisons.
Pour se donner bonne conscience, l’instance faîtière et la Ligue de football professionnel (LFP) s’est cachée, pendant des années, derrière la fantomatique Chambre nationale de résolution des litiges (CNRL), un organe qui n’était pas constitué conformément aux directives de la FIFA et qui a fonctionné loin du cadre légal. La FAF est la seule au monde, parmi celles qui ont instauré le professionnalisme, qui ne dispose pas d’un organe de contrôle financier, obligatoire partout où le professionnalisme a droit de cité. Après des années d’attente, la Direction de contrôle et de gestion financière (DCGF) a vu le jour avant d’être dissoute.
Le président de la FAF a donné rendez-vous mardi aux «créanciers», c’est-à-dire joueurs et entraîneurs aindi qu’aux clubs qui croulent sous les dettes, pour tenter de trouver les moyens d’une sortie de crise. Une exercice délicat sans filet de sécurité. Les clubs vont avancer les arguments suivants. Nous avons perdu le statut pro, 2 ans après la relégation en division Amateur.
Avec quoi allons-nous payer les dettes ou ardoises, laissées par les SSPA qui n’ont plus d’existance légale ? A-t-on le droit d’éponger le déficit financier de la SPA avec l’argent des subventions ? Pénalement, c’est interdit. Mardi, le problème sera posé sur la table. Il n’est pas dit qu’il sera réglé en un claquement des doigts. C’est une patate chaude dans les mains de la fédération.