Le makhzen a lamentablement échoué dans l’instrumentalisation d’un événement sportif, le match USM Alger - Renaissance Sportive de Berkane, à des fins politiques. Profitant de la première manche du derby maghrébin programmé ce jour à Alger, les Marocains ont eu recours à un procédé qu’ils utilisent à chaque rendez- vous sportif entre des formations des deux pays.
Vendredi l’équipe de Berkane a atterri à Alger avec dans ses bagages des maillots de compétition floqués du drapeau marocain avec les territoires de la République sahraouie. C’est une flagrante violation des règlements de la compétition (Coupe de la CAF) des statuts de la CAF et des principes contenus dans les textes et chartes des fédérations internationales, confédérations et comité olympique international, à savoir la non- ingérence du politique dans le sport.
A l’occasion de chaque rendez-vous sportif dans lequel sont engagés des sportifs et équipes des deux pays, le Maroc tire de sa manche la carte des territoires saharaouis occupés présentés comme territoire marocain. Le pétard mouillé sorti par les Marocains vendredi n’a surpris personne. L’impact recherché n’a pas produit l’effet escompté par les auteurs de cette manœuvre et leurs «supporters», d’ici et d’ailleurs.
Les instances et formations sportives algériennes ne se sont jamais laissées faire sur le terrain de la politisation du sport. C’est le dada des Marocains. Ils l’utilisent à satiété pour, pensent-ils, gêner l’Algérie.
Ils n’y sont jamais parvenus, malgré tous les stratagèmes utilisés. Par exemple en handball, ils engagent l’équipe de Smara, localisée en territoire sahraoui occupé et présentée comme une équipe du Maroc. La Fédération algérienne de handball a toujours refusé de se prêter à ce jeu malsain. Cela lui a valu le retrait de l’organisation de la Coupe d’Afrique des clubs, mais aussi la délocalisation de la compétition du Maroc en Egypte. Le conflit du Sahara occidental est toujours pendant.
Le Sahara occidental n’est pas un territoire marocain. A ce titre, toute tentative faisant croire le contraire est vouée à l’échec. L’article 59 du règlement de l’équipement sportif, chapitre Autres Restrictions, est sans équivoque «la publicité du sponsor, de même que tout message de nature politique ou autres sont interdits sur l’équipement spécial utilisé sur le terrain de jeu». Les provocations marocaines ont redoublé de férocité depuis que la Fédération algérienne de football a perdu son poids au sein de la Confédération africaine de football (CAF).
Le complot tramé, à partir d’Alger, contre Mohamed Raouraoua pour l’éjecter de la CAF et de la FIFA où il siégeait comme membre du comité exécutif, avait un seul objectif : ouvrir la voie royale à un candidat marocain.
La suite est facile à deviner. Mieux, en mars 2021, la FAF a voté en faveur de la résolution présentée par la fédération marocaine qui a modifié l’article 4 des statuts de la CAF et qui a barré l’affiliation de la République sahraouie à la CAF.
Cet inqualifiable acte était en parfaite harmonie avec celui qui a mis fin à la présence algérienne au sein du Comex de la CAF et de la FIFA, là où tout se joue.