Commentaire / Handball. La descente aux enfers

20/01/2025 mis à jour: 13:09
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Le handball algérien n’en finit pas de collectionner les défaites et contre-performances lors des grandes manifestations internationales. Le Mondial 2025 qu’organisent conjointement le Danemark, la Croatie et la Norvège a confirmé la tendance. Les Verts ont essuyé 3 défaites consécutives,  face au Danemark, l’Italie et la Tunisie. 

Difficile d’encaisser l’enchaînement des débâcles (le mot n’est pas fort). Cette spirale ne date pas d’hier. Le handball algérien a abandonné son prestige et son crédit. Pourtant, il a longtemps été, avec l’athlétisme, la boxe et le judo, l’un des plus beaux fleurons du sport algérien. Ses heures de gloire font désormais partie d’une époque révolue. Il a atteint son apogée lors de la réforme sportive (1977-1993), avant de souffrir du désengagement des entreprises (1993-1994) qui a plongé cette discipline et bien d’autres dans la précarité. Petit à petit, les grands pôles du handball ont commencé à péricliter, avant de sombrer dans l’anonymat et disparaître pour beaucoup de clubs.

La descente aux enfers a commencé lorsque les hommes et les femmes qui ont contribué au développement et à l’essor de la discipline ont été marginalisés. Ceux qui les ont remplacés dans le domaine technique, administratif et managérial n’avaient ni l’étoffe  ni les épaules pour la mission. Les luttes fratricides ont fait le reste. 

Aujourd’hui, le handball algérien ne représente pas grand-chose sur le plan continental. Un niveau qu’il a longtemps dominé, comme l’attestent ses titres continentaux (7) et ses nombreuses participations aux Coupes et Championnats du monde, sans oublier les jeux Olympiques. A présent, la discipline est en ruine, et la voix des sages n’est pas entendue du tout. Sa situation est dramatique et empire d’année en année. Plus que jamais, le handball a besoin d’une révolution. Pas d’une réforme. Le temps est venu de tout mettre à plat. La bonne parole doit retrouver son droit. C’est le moment d’organiser les états généraux inclusifs.

 Le handball algérien ne manque pas de compétences à tous les niveaux. La politique de l’exclusion a fait beaucoup de dégâts. Il s’agit, dans un premier temps, de rebâtir la maison du handball sur des fondations solides. Un programme de développement ambitieux doit rapidement voir le jour, accompagné par une feuille de route en adéquation avec des ambitions légitimes. Il faut arrêter avec la politique de la fuite en avant et de la poudre aux yeux. Bien pris en charge et structuré avec des compétences locales, le handball peut nous valoir des satisfactions et nous réconcilier avec son passé glorieux. Continuer à ne rien faire serait mortel.

Par Yazid Ouahib

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