Alors que la terre des tombes des sélections de jeunes est encore humide et porte les stigmates des douloureuses et récentes éliminations sans gloire des compétitions juvéniles où elles étaient engagées sur le plan continental, voilà que des sirènes cherchent coûte que coûte à placer leurs hommes à la tête des sélections orphelines sur le plan de la barre technique.
La fédération, et surtout la direction technique nationale (DTN), ne doivent pas se laisser forcer la main et céder aux pressions d’où qu’elles viennent. Il n’y a ni urgence ni péril en la demeure pour installer, tout de suite, des sélectionneurs à la tête des sélections dépourvues d’un staff technique. Le mieux à faire pour la fédération c’est de dresser un bilan sérieux et complet de la situation et surtout des raisons qui ont précipité les échecs consécutifs enregistrés au cours des derniers mois.
C’est là où intervient le travail de la DTN. Il faut s’éloigner, de manière définitive, des codes, règles et schémas dépassés par le temps et surtout l’évolution permanente et accélérée du football. C’est une question de vie ou de mort. C’est s’adapter ou disparaître. Les sélections de jeunes en Afrique achèvent leur mutation vers un football en adéquation avec les énormes exigences de la performance.
Les quatre sélections africaines présentes à la CAN U17 en Algérie et qui ont arraché leur billet qualificatif à la Coupe du monde de la catégorie vont probablement honorer le football africain. Pour se mettre à leur diapason et celui des autres catégories de jeunes, le football algérien aura besoin d’une révolution dans tous ses segments. Ceux qui poussent aujourd’hui pour forcer la main à la fédération pour choisir les nouveaux staff techniques sur les cendres fumantes de ceux qui les ont précédés ne rendent service ni à la fédération ni au football.
Il faut d’abord passer par l’étape indispensable de choisir un projet, un programme. L’inscrire ensuite dans une stratégie globale de développement du football avec des axes et priorités discutés et acceptés par les premiers responsables du ballon rond. Il faudra impliquer tous les acteurs qui gravitent autour de cette discipline de la base au sommet de la pyramide.
Une fois le cadre et les objectifs fixés, les moyens dégagés et les responsabilités situées, le parachèvement interviendra enfin avec la nomination des techniciens qui pilotent le programme sur le plan technique. Donc, il ne sert à rien de bombarder X et Y à la tête de sélections qui sont en hibernation pour au moins un an ou plus.