Le club du Stade africain sétifien, en abréviation le SAS, est un club fondé un certain 20 septembre 1947 à Sétif. Deux années après les massacres du 8 Mai 1945 perpétrés par le sinistre colonisateur français, c’est à un groupe de militants nationalistes de la ville de Sétif qu’est revenu l’honneur de fonder ce club historique.
L’apparence était sportive, mais en réalité portant la lourde mission de sensibiliser, recruter à l’effet de canaliser parmi ses joueurs et dirigeants ceux choisis pour monter au maquis au crépuscule du déclenchement de la glorieuse guerre de Libération de 1954. La consigne des hommes politiques de l’époque initiateurs de l’idée de fondation du SAS avaient intimé l’ordre de ne pas mettre les noms des personnes connues et recherchées parmi les fondateurs, au risque de se voir refuser l’agrément par l’administration coloniale.
Pour les gardiens du temple du SAS, statistiques nominatives à l’appui, ils affirment que plus de 47 martyrs tombés au champ d’honneur parmi ses membres engagés en tant que joueurs et dirigeants.
Voilà pourquoi il fut baptisé, très justement, comme étant le «Bataillon des martyrs» qu’il porte fièrement depuis l’avènement de l’indépendance du pays. Parmi ses martyrs, ceux qui avaient osé porter ses fameuses couleurs vert, blanc et rouge, celles de l’emblème national alors que le pays était sous l’emprise de colonialisme. Les plus connus parmi eux furent les anciens joueurs au talent avéré, à l’instar des frères Boukherissa, des frères Berchi et également de Mohamed Guessab lequel fut une véritable virtuose en son temps et portant le maillot floqué du mythique numéro 10.
L’autre martyr de même niveau Tayeb Chellal. D’ailleurs, en reconnaissance à leur sacrifice pour leur chère patrie et leur talent sous les couleurs du SAS, l’historique stade communal du centre de la ville de Sétif et le Jardin des sports juste à côté portent leurs glorieux noms. Le club du SAS, et depuis sa création à ce jour, s’est assigné et attelé au credo de la formation des jeunes talents. Parmi les plus doués, ils transitaient par l’USMS pour ensuite atterrir chez l’ESS. Le SAS fut d’abord une école de formation d’hommes de demain sur et en dehors des terrains. Depuis quelques années, le club est en course pour accéder au palier supérieur de la division régionale de Constantine.
Dans l’attente de réaliser le rêve de toute la famille du SAS, durant l’année 2022, les dirigeants, à leur tête le président Djamel Benhocine, avaient réussi l’immense pari de bâtir, pierre sur pierre, une belle œuvre architecturale érigée en un siège du club digne et dédiée à la mémoire de ses martyrs.
L’opportunité de cette Journée commémorative du chahid a été choisie par les dirigeants actuels du SAS, en étroite collaboration avec le centre islamo-culturel Rabah-Meddour à Aïn Tebinet, à Sétif, pour honorer des figures sportives emblématiques du SAS et de la ville de Sétif. Parmi eux, les anciens d’abord joueurs et plus tard président du SAS le regretté Rabah (Khaled) Mahdjoub ainsi que Miloud Haddad, El Hadj Abderrahmane Ziad, ancien formateur et véritable veilleur du temple SAS, Tayeb Bella l’ancien joueur et cadre de la DJS en retraite, Said Fellahi, Hakkoum Serrar qui n’est plus à présenter, Khier Arabat (ancien entraîneur respecté du Nadis), Madjid Abbouchi (ancien joueur de l’ESS). Même les journalistes de la radio de Sétif Farouk Rais, Yacine Bouguessa et Fethi Khalfi, ainsi que l’imam Abdelhafid Benzaoui n’ont pas été oubliés. Bravo pour l’initiative et le devoir de mémoire. Gloire à nos martyrs !