Le président de la fédération algérienne de football (FAF), Djahid Zefizef, est candidat à l’élection au comité exécutif (Comex) de la Confédération africaine de football (CAF). Le dirigeant algérien aura comme adversaire le Libyen Abdelhakim Alshelmani qui brigue un second mandat (2023-2027).
Pour rappel, il s’agit d’un renouvellement partiel du Comex. Les six zones de la confédération sont toutes concernées par cette élection qui aura lieu le 13 juillet 2023 à Cotonou et qui se tiendra en marge de la 45e assemblée générale ordinaire de la CAF qu’abritera le Benin. C’est un test grandeur nature pour le président de la FAF qui se lance à l’assaut d’un poste au comité exécutif de la CAF que la FAF a perdu depuis 2017. En 2019, Amar Bahloul, ex-membre du bureau fédéral, a tenté de récupérer le siège mais sans succès. Il a été battu par le Libyen, qui va retrouver sur son chemin un autre Algérien, malgré le nombre de voix appréciables qu’il a remportées. La candidature de Djahid Zefizef au Comex de la CAF participe de la stratégie de la FAF de réintégrer l’organe dirigeant de la confédération. Elle est inscrite dans le programme du candidat Djahid Zefizef à l’élection au poste de président de la FAF (2022).
A-t-il des chances de déloger le candidat libyen ? Difficile de le savoir d’avance. Son succès, ou l’échec, dépend de nombreux paramètres qu’il est obligé de maîtriser s’il veut intégrer le Comex. Le Libyen a quelques longueurs d’avance sur lui du fait, d’abord, qu’il est sur la place depuis 4 ans et que ce n’est pas un inconnu dans les rouages de la confédération, c’est un ancien arbitre international. Durant son mandat qui vient de s’achever, il a noué des relations et contacts avec beaucoup de dirigeants de la CAF. Ce n’est pas négligeable à la veille de passer aux urnes. Tout cela, et bien d’autres choses, représentent un handicap pour le président de la FAF qui va juste boucler une année à la tête de l’institution qu’il dirige depuis juillet dernier.
Il a pris les rênes de la fédération dans un contexte particulier marqué par une coupe d’Afrique (Cameroun 2022) totalement ratée et une douloureuse élimination de la coupe du monde de la FIFA Qatar 2022 avec son cortège de bruits et de réclamations. Son unique apparition à l’étranger, dans le concert de la CAF, s’est produite en Tanzanie où, on se rappelle, il a relancé le débat sur le vote de la résolution préparée par la fédération marocaine, sur ses terres en 2021, et votée à l’unanimité des délégués présents au congrès qui s’est tenu au Maroc. La fédération algérienne a voté en faveur de cette résolution marocaine qui avait un seul objectif : interdire l’affiliation de la République sahraouie à la CAF.
Sinon le gros des contacts du président de la FAF avec ses collègues des fédérations du continent ont eu lieu en Algérie à l’occasion du CHAN 2023 et de la CAN U17 2023 que l’Algérie a organisés. A-t-il eu suffisamment de temps et de moyens pour faire campagne ? Il est bon de rappeler que sur les cinq fédérations membres de l’Union nord-africaine de football (Unaf) qui appartiennent à la zone Une de la CAF, seule la FAF est absente du Comex de la CAF et de la FIFA. Ce n’est pas normal. Djahid Zefizef a pris soin de ne jamais aborder ce sujet. A-t-il noué des contacts ?
Sans nul doute. Sont-ils nombreux à lui donner leurs voix ? Réponse le 13 juillet prochain. L’intéressé sait qu’il joue une carte importante. Peut-être même son avenir à la tête de la fédération. Un échec ferait désordre dans la maison.
Un autre test, tout aussi important, l’attend dans les jours et semaines qui suivront l’annonce des résultats de l’élection au Comex de la CAF. Il s’agit de la désignation, par la CAF, du pays qui organisera la CAN 2025 pour laquelle l’Algérie s’est portée candidate.
En fonction de tout cela, force est de reconnaître que Djahid Zefizef est parti de très loin et bien sûr en retard. Son mérite ne sera que plus grand s’il passe devant son rival libyen. Les lobbies anti-Algérie s’activent en coulisses pour faire échec à la candidature du président de la FAF.