Youcef Belmehdi, ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, a déclaré hier dans la salle des conférences de la bibliothèque centrale de l’université de Mascara, lors de son discours d’ouverture du premier colloque national sur les éminences de Rachidia, intitulé «L’Emir Abdelkader, l’érudit et le savant», que les campagnes de diffamation visant la personnalité de l’Emir Abdelkader ne diffèrent pas des campagnes de dénigrement auxquelles l'Algérie est confrontée pour ternir son image et son histoire.
Face à ces campagnes de diffamation, M. Belmehdi a appelé à une mobilisation collective, prônant la sensibilisation et la lutte contre la désinformation. Il a également plaidé en faveur de la généralisation de ce type de colloques scientifiques et intellectuels à l’ensemble des universités algériennes. «Cette initiative permettrait de capitaliser sur l’expertise des chercheurs et des historiens afin de renforcer l’identité nationale et de transmettre les valeurs nationales et islamiques aux générations futures», a-t-il déclaré.
Le ministre a souligné l’importance de mettre en lumière la personnalité de l’Emir Abdelkader et de faire connaître ses réalisations immortelles. Il l’a présenté non seulement comme le leader de la résistance contre le colonialisme français mais également comme un éminent érudit et savant. Il a suggéré, ainsi, l’établissement d’un jumelage entre la ville de Mascara et Damas, en Syrie. Cette démarche symbolique serait un hommage au séjour de l’Emir Abdelkader à Damas où il a résidé de 1856 jusqu’à sa mort en 1883.
Organisé par la direction des Affaires religieuses et des Wakfs de la wilaya de Mascara, ce colloque a pour objectif de mettre en lumière les diverses dimensions scientifiques et religieuses de la personnalité de l’Emir Abdelkader. Dès l'âge de 22 ans, l’Emir Abdelkader s'est engagé dans une résistance populaire contre l'armée française considérée comme la plus puissante de l'époque.
Pendant 17 années de lutte, il a défié la puissance coloniale, dirigeant 116 batailles contre 22 généraux, 16 ministres de la Défense français et même 5 fils du roi Louis Philippe. Ces combats ont infligé de lourdes pertes à l'armée française, avec plus de 90 000 soldats tués, selon les propres statistiques françaises. Le programme du colloque s’articule autour de la présentation d’éminents chercheurs issus des universités de Tiaret, Oran, Mascara, Aïn Témouchent, Djelfa et Tlemcen.
Pendant deux jours, ces experts se pencheront sur les œuvres de l’Emir Abdelkader qui ont laissé une empreinte profonde sur le paysage scientifique, juridique et littéraire de la région de Mascara, autrefois connue sous le nom de Rachidia.