Collectif des enseignants de l’ex-École Supérieure de Technologies Industrielles (ex-ESTI, ex-EPST) de Annaba : «On enseigne dans des conditions déplorables»

22/06/2023 mis à jour: 07:40
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Une vue de l'Ecole supérieure de technologies industrielles à Annaba - Photo : D. R.

Le problème du site dans lequel ont été transférés plus de 140 enseignants de l’ex-Ecole supérieure de technologies industrielles (ex-ESTI, ex-EPST) est toujours d’actualité.

En effet, les représentants d’un collectif d’enseignants de l’ex-Ecole supérieure de technologies industrielles – Annaba – attendent toujours la solution promise par Kamel Baddari, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Cette issue se résume par le transfert de leurs écoles dans des locaux dignes d’un statut d’université. Fusionnées, l’ESTI et l’ENSMM ont été «catapultées» dans un site à la commune de Sidi Amar, dont les caractéristiques ne répondent aucunement, selon les concernés, «aux normes de construction».

Proposés aux enseignants à la faveur d’un vote, plusieurs sites, dont le fameux 2000 places pédagogiques, n’ont pas fait l’unanimité des participants. «A sa création en 2009, notre école a eu comme siège provisoire l’ex- département de communication Saf Saf de l’Université Badji Mokhtar Annaba (UBMA), en attendant de la réalisation de son siège officiel au site Alzon, théoriquement réceptionné en 2019. Les objectifs de notre école d’ouvrir d’autres spécialités aux profils pointus et la création de laboratoires de recherche se sont vus momentanément estompés à l'exiguïté du site Saf Saf. En plus des classes préparatoires, l’école n’a intégré que quatre spécialités.

Mais la prochaine réception de notre site officiel Alzon constituait indéniablement, pour nous, une issue quant à la réalisation de nos objectifs d’évolution», lit-on dans la lettre ouverte adressée au président de la République, Abdelmadjid Tebboune, parue dans l’édition d’El Watan du 21 mai 2023. Contre toute attente, le site d’Alzon a été attribué au Centre de recherche en environnement (CRE ) qui, selon les plaignants, a son siège à l’Université Badji Mokhtar dans des locaux neufs, réceptionnés en 2019.

Justifiant l’utilité de leur expansion, le collectif des enseignants de l’ex-École supérieure de technologies industrielles affirme, selon toujours la même source, que «la fusion des deux seules Ecoles d’Annaba, en l’occurrence l'Ecole supérieure de technologies industrielles (ESTI) et l'Ecole mines et métallurgie d'Annaba (ENSMM) en une simple filière aura pour conséquences une probable réduction du nombre de spécialités ; ce qui va à l’encontre du développement économique et industriel du pays. (…) En diversifiant les spécialités, les étudiants peuvent devenir experts dans différents domaines et atteindre un niveau de maîtrise supérieur (profil pointu) comparé à une formation plus généraliste.

Cette fusion sera également un frein pour les expansions et le développement de la ville d’Annaba. Pour y remédier, il faudrait créer (et non fusionner) au moins une autre université et plusieurs autres Écoles à l’instar des autres villes telles que Constantine, Oran, Batna et autres».

Par ailleurs, d’aucuns s’interrogent : Pourquoi l’université Badji Mokhtar a choisi un terrain triangulaire pour construire des places pédagogiques ? Sa conception en forme triangulaire répond-t-elle aux besoins d’une grande école, sachant que plus de 1000 étudiants reçoivent leurs cours dans des ateliers d’une hauteur plus importante qu’un hangar d’aéroports internationaux ?

Y a-t-il des écoles supérieures en Algérie construites à deux pas d’une voie ferroviaire où le train passe régulièrement en sifflant, une autre à grand trafic de transport routier, un complexe sidérurgique (Sider) et une grande pollution atmosphérique ? «Au lieu de régler définitivement le problème avec le transfert de plus de 140 enseignants et leur 1000 étudiants, on avance des solutions farfelues et irréalisables notamment la suppression du trafic ferroviaire, la fermeture du complexe sidérurgique d’El Hadjar Sider, la déviation de la Route nationale etc.», regrettent-ils. A vrai dire, la responsabilité du ministre de l’Enseignement supérieur est engagée pour résoudre ce problème qui se veut un test pour sa compétence à gérer les conflits relevant de son département.

Faut-il rappeler que le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune a ordonné le recrutement des titulaires de diplômes de magistère et de doctorat dans les postes universitaires, au terme d’une réunion du Conseil des ministres qu'il a présidée en mai dernier. Il a aussi instruit son exécutif à l’effet de procéder à une révision globale du statut des enseignants du supérieur et la révision de leurs salaires ainsi que celui des chercheurs universitaires, tous grades scientifiques confondus.

Le président Tebboune a souligné, par la même occasion, «l'importance d'adopter une vision scientifique proactive basée sur l'approche de l'Algérie nouvelle qui prévoit de délaisser les méthodes classiques dans l'enseignement supérieur au profit de la diversification des spécialités au diapason des tendances mondiales». 

 

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