Les bonnes vieilles traditions d’entraide entre les différentes populations, notamment par la prise en charge des personnes âgées, s’essoufflent. Certes, il n’y a pas encore de structures spécialisées. On préfère, plus discrètement, parler de Maison de vieillesse ou d’Errahma.
Cela ne change pas grande chose au problème. Les sociétés modernes peinent à s’occuper des populations qui vivent des situations difficiles dans le silence. Elles sont nombreuses. Il y a les démunis, les handicapés et les personnes âgées qui, parfois, conjuguent également les deux premières caractéristiques.
En face, il peut y avoir des actions de soutien qui, même timides, ont le mérite d’exister. C’est le cas d’un service de la Caisse nationale de retraite de Boumerdès qui cible les personnes âgées de plus de 70 ans, vivant seuls et handicapées pour leur apporter de l’aide à domicile. Bien que ce service ait été initié en 2003, son fonctionnement a été empreint d’une discrétion incompréhensible.
La direction de la CNR de Boumerdès, à travers l’organisation d’une semaine de médiatisation, a voulu, selon son directeur M. Hachemi, « redynamiser un service d’aide à domicile au profit des retraités dans le besoin grâce à la mobilisation d’une assistante sociale qui a également pour mission d’effectuer les démarches administratives nécessaires à cette frange de la population. » Selon Mme Kezadri, assistante sociale à la CNR de Boumerdès, « la Caisse, en collaboration avec d’autres organismes comme la Cnas, identifie les retraité(e)s nécessiteux (ses) et se rend chez eux pour enregistrer leurs doléances et par la suite effectuer les démarches à leurs places pour satisfaire leurs demandes. »
Ainsi, le besoin exprimé commence parfois par la simple carte Chiffa non obtenue jusqu’aux appareils pour handicapés moteurs, des lits anti-escarres, des glucomètres, des cannes, des poches d’urologie, des colliers orthopédiques et autres appareillages pour sourds et muets que l’Onaph peut mettre à disposition.
Quatre chaises roulantes, un lit anti-escarre et des glucomètres ont, d’ailleurs, été distribués au cours de cette dernière semaine. D’autres fois, il est fait appel à la société civile ou aux personnes bienfaitrices pour répondre favorablement à une demande d’un retraité.
Les couches pour adultes ou des produits spécifiques en constituent les exemples les plus fréquents. Par ailleurs, des conventions comme celle contractée avec la FNTR (Fédération nationale des travailleurs retraités) permettent d’élargir les services à la possibilité de cures thermales.
En 2021, 68 aides dans l’un des créneaux cités plus haut ont été menées à terme. Ce genre de service d’aide à domicile s’impose, mais il reste très limité de par l’insuffisance des moyens humains et matériels. Une seule assistante sociale pour une wilaya qui compte 107 000 retraités, c’est infime comme aide.