Clôture de la fête des agrumes de Timezrit (Béjaïa) : Favoriser les variétés locales

25/12/2024 mis à jour: 06:03
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La région dispose de 3200 hectares destinés à la culture des agrumes - Photo : D. R.

La 5e édition de la fête des agrumes et des produits de terroir, qui s’est achevée avant-hier, a servi de tribune pour les spécialistes et les agriculteurs pour exposer leurs préoccupations et les priorités susceptibles de développer et de pérenniser la culture des agrumes dans la région.

Organisée dans la ville de Timezrit, située dans le bassin agrumicole de la région de Béjaïa, qui renferme également les zones d’El Kseur et d’Amizour, cette manifestation économique a vu la participation d’une centaine d’agriculteurs dont des agrumiculteurs et des artisans.

La wilaya de Béjaïa ne dispose que d’environ 2300 hectares de terres destinées à la culture des agrumes (l’orange, la mandarine et le citron…, mais «en termes de qualité, de rendement, ainsi que du savoir-faire des intervenants dans la filière, elle est classée parmi les premières wilayas», atteste Zahir Nouari, responsable de la formation et vulgarisation des services agricoles de Béjaïa (DSA).

Cette année encore, la quantité prévisionnelle est estimée à 400 000 quintaux, une prévision qui semble se stabiliser depuis au moins trois années, malgré les aléas du climat et autres contraintes, notamment le vieillissement d’au moins 30% du verger d’orangers.

A ce propos, les agriculteurs ont posé le problème de la salinité de l’eau des forages utilisés en dehors de la saison des pluies, en plus du manque de moyens d’irrigation. Comme si cela ne suffisait pas, la vallée de la Soummam connaît un sérieux problème de pollution de l’air et du sol, à cause des dépotoirs d’ordures qui pullulent à proximité des vergers.

Ces déchets ménagers sont souvent éliminés par incinération, menaçant toute vie autour avec les fumées toxiques. Les agriculteurs se battent contre vents et marrées afin de maintenir au moins ce niveau de production et de la qualité pour assurer la disponibilité du produit à des prix abordables.

Variétés des agrumes étrangères

Mais pour ce faire, ils appellent à l’installation d’une coopérative, qui reste, selon eux, le meilleur moyen pour contrôler les prix et de garantir la commercialisation de la production. L’absence de marché des agrumes «fait de ce type de manifestation, des rendez-vous nécessaires pour, à la fois, vendre, mais surtout, montrer ce que nous faisons. Cela nous permet aussi de sensibiliser les autorités quant à nos besoins et de rencontrer les spécialistes du domaine pour leurs précieux conseils», estime un agriculteur.

Présent à cette «foire», Sadek Amara, ingénieur en agronomie et président de l’Association de développement de l’agriculture de montagne de Fénaia (El Kseur), constate, pour sa part, l’invasion «des variétés des agrumes étrangères dans les vergers, notamment des espèces espagnoles».

Ce collecteur de semences de terroir estime qu’il «est préférable de favoriser les variétés locales car celles-ci sont plus résistantes aux maladies et mieux adaptées au sol et au climat de nos régions». Dans le même sillage, il a alerté contre le recours intempestif à l’agriculture intensive qui ne présente pas uniquement des avantages. 


 

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