Claudio Descalzi. PDG du groupe ENI : «L’Algérie est un partenaire confiant et crédible»

04/04/2022 mis à jour: 01:21
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Photo : D. R.

Comme annoncé par le Premier ministre italien Mario Draghi au président Tebboune, une délégation du groupe ENI, avec à sa tête son PDG Claudio Descalzi, est arrivée à Alger pour discuter du partenariat énergétique.

 Reçu par le ministre de l’Energie Mohamed Arakab, Claudio Descalzi s’est dit très satisfait du partenariat avec Sonatrach et a qualifié l’Algérie «de partenaire confiant et crédible».

L’entretien qui a eu lieu en présence du PDG de Sonatrach, Tewfik Hakkar, a été consacré aux relations de coopération et de partenariat liant les deux groupes et qualifiés de «très anciennes et excellentes» et appelées à se renforcer.

Les deux parties ont abordé, selon un communiqué du ministère, l’état actuel du marché international du gaz naturel et son évolution ainsi que les perspectives futures d’investissement dans le domaine des énergies nouvelles et renouvelables.

Ceci en souhaitant «voir se développer des projets prometteurs qui privilégient les échanges d’expertises et le transfert de savoir-faire».

Claudio Descalzi a exprimé par ailleurs son «très vif intérêt à continuer à investir en Algérie, qui constitue un partenaire confiant et crédible, notamment dans l’amont pétrolier et les énergies renouvelables», rapporte le même communiqué.

Rappelons qu’au-delà du partenariat de longue date entre Eni et Sonatrach, l’Italie multiplie les actions en vue de renforcer et de diversifier ses approvisionnements en gaz qui s’élèvent à 29 milliards de mètres cubes par an. 38% de ses besoins énergétiques étaient jusqu’à avant la guerre en Ukraine assurés par la source russe.

A l’instar d’autres pays européens, l’Italie ne veut plus de la dépendance au gaz russe et voit dans la ressource africaine une voie de secours. L’Algérie se présente comme un partenaire de choix en Afrique pour le pays du sud de l’Europe avec lequel la coopération bilatérale s’est largement renforcée ces dernières années.

La délégation du groupe énergétique italien ENI était attendue hier à Alger afin de discuter des options de renforcement de l’offre gazière algérienne.

Ballet diplomatique

Le Premier ministre italien, Mario Draghi, qui s’était entretenu au téléphone avec le président Abdelmadjid Tebboune, vendredi dernier, pour annoncer, entre autres sujets, la venue à Alger de la délégation du groupe ENI, aurait selon des médias espagnols, demandé un approvisionnement supplémentaire de gaz algérien de l’ordre de 9000 millions de mètres cubes.

La stratégie du gouvernement italien vise à assurer entre 9 et 11 milliards de pieds cubes de gaz supplémentaires en provenance en grande partie de l’Algérie puis dans une moindre mesure de la Libye.

L’Azerbaïdjan est aussi l’autre alternative pour l’Italie afin d’assurer le reste des besoins en gaz jusqu’à l’hiver prochain. Un accord a été signé cette semaine avec Bakou pour ajouter 2,5 milliards de méthane en direction de l’Italie. L’apport azerbaidjanais s’élève pour l’heure à 8 milliards de m3. Le Congo et l’Angola font également partie du bouquet des sources d’approvisionnement pour le pays du sud de l’Europe.

Notons qu’un sommet intergouvernemental se tiendra à Alger prochainement autour de la coopération bilatérale entre Alger et Rome en présence du Premier ministre Mario Draghi. «Les pays du sud de l’Europe réalisent maintenant qu’ils peuvent être des hubs très importants pour le gaz aujourd’hui et surtout pour l’hydrogène demain», déclarait jeudi M. Draghi lors d’une conférence de presse.

La proximité avec l’Afrique du Nord offre à ces pays la possibilité de jouer un rôle de ponts énergétiques servant à alimenter l’Europe. D’où l’importance de ce ballet diplomatique italien en direction de l’Algérie.

L’Italie tente de faire avancer au niveau européen l’idée de créer un réseau de pipelines sud-européen. «Le Premier ministre Mario Draghi a déclaré qu’il avait discuté de l’idée de construire un gazoduc vers l’Espagne avec son homologue espagnol dans le cadre des plans visant à sevrer l’Europe du gaz russe», rapportent des médias italiens en notant que l’Espagne a la plus grande capacité de regazéification en Europe, mais le transport du gaz vers l’Europe à travers les Pyrénées pose problème.

Outre le réseau via l’Italie et l’Espagne, la Commission européenne est en train d’examiner aussi la faisabilité d’un gazoduc EastMed avec les pays de l’Est de la Méditerranée.

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