Citadelle de l’ancienne médina : Un patrimoine qui peine à renaître de ses cendres

23/02/2023 mis à jour: 19:20
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Dar essoltane ! Que d’encre a coulé depuis que les anciens pensionnaires post-Indépendance ont débarrassé le plancher ? Que d’entreprises se sont relayées dans la restauration avant que l’opération ne soit interrompue ? Quelques années plus tard, les travaux redémarrent puis s’arrêtent de nouveau. Ce patrimoine peine à renaître de ses cendres et qui, depuis, est devenu le tonneau des Danaïdes, tant énormément de ressources ont été mobilisées quant à sa restauration. Après avoir évacué les «squatteurs» en 1978, de timides travaux avaient été entrepris avant qu’ils ne soient suspendus pour faire appel au Bureau d’études polonais PKZ au début des années 1990. Les travaux de restauration avaient repris dans le module du quartier des Aghas avant qu’ils ne soient une nouvelle fois arrêtés. Selon certaines sources, quelque 17 milliards de centimes, dont 50%, faut-il le signaler, ont été dépensés entre 1990 et 1994, suite à quoi, les travaux furent arrêtés après avoir réalisé à peine un peu plus de 10% de la réalisation globale. Au début des années 2000, à l’ère de l’ex-ministre de la Culture, Mme Khalida Toumi, le BET PKZ est sollicité – une seconde fois – pour une réactualisation des études, mais sans suite. En dehors du quartier des Aghas qui, une fois restauré, avait accueilli une journée consacrée à la mémoire de l’artiste plasticien Mohamed Kechekoul (1882-1946) et des écuries aménagées à l’époque de Abdelkader Guessab et qui avaient servi pendant quelque temps à accueillir des expositions d’œuvres picturales, aucune autre intervention n’a été jugée utile par les décideurs pour exhumer ce pan d’histoire à la postérité. Les autres modules du site, laissés à leur triste sort, attendaient d’être restaurés. En raison de la dévaluation du dinar, le coût de l’opération de restauration s’est vu décuplé en sus du retard enregistré. Ce qui impliquait la nécessité de réactualiser l’étude, d’où une réévaluation de l’enveloppe pour les travaux de restauration qui restaient à réaliser.

En 2012, il a été décidé, dans le cadre du Plan permanent de sauvegarde et de mise en valeur du secteur sauvegardé de La Casbah d’Alger (PPSMVSS) d’en faire de la citadelle un pôle culturel de la capitale. Bien que le ministère de la Culture ait un droit de regard sur le plan patrimonial et architectural, le site est, depuis, géré par la wilaya. Sous la direction des équipements publics (DEP) de la wilaya d’Alger, l’étude du projet de consolidation et restauration du Palais du Dey (4195m2) a été confiée au maître d’œuvre Hanifa Hamouche et l’entreprise de réalisation n’est autre que l’EGC Mesmoudi de Tlemcen, qualifiée pour ses travaux de restauration du vieux bâti. Celle-ci est mobilisée depuis 2017. Les délais d’exécution qui devraient nécessiter 48 mois accusent, cependant, un retard ; les travaux de restauration ne sont réalisés pour le moment qu’à hauteur de 80%, selon le conducteur des travaux de l’entreprise. L’intervention est opérée sur neuf modules. Il s’agit du Palais du dey, le Palais des beys et ses dépendances, la mosquée du dey (restaurée), la Mosquée des janissaires, le quartier des janissaires, le hammam, le pavillon et jardin d’été, les casemates et la poudrière. Quant aux travaux de restauration de Djama’ el Barani – lieu cultuel fermé aux fidèles depuis 2016, suite à l’effondrement partiel de sa toiture, causée par le pourrissement des solives, suite aux infiltrations d’eau de pluie – dont l’opération, confiée dans un premier temps, à l’entreprise Ecotrabeo, sera désormais menée par l’entreprise Mesmoudi, apprend-on. «Après les travaux de confortement et d’évacuation des eaux pluviales réalisés, nous sommes appelés à assurer la suite de l’opération avant la livraison du lieu cultuel», confie le conducteur des travaux de l’entreprise tlemcénienne.

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