La Zimbabwéenne Kirsty Coventry (41 ans) est depuis jeudi 20 mars 2025 la présidente du Comité international olympique (CIO). Candidate à la succession du président sortant l’Allemand Thomas Bach, elle a battu à plate couture les 6 autres candidats (tous des hommes) avec un score que personne n’imaginait au terme du scrutin.
Le premier tour a suffi à les départager. L’ancienne athlète africaine au long cours, qui a participé à 5 Olympiades, remporté 7 médailles olympiques (2 d’ or, 4 argent et 1 bronze), est une fierté dans son pays, le Zimbabwe où sont nés ses grand-parents, parents et bien sûr elle.
Depuis 2018, elle est ministre des Sports et des Loisirs. Une fonction qu’elle quittera dès son retour au pays avant de s’installer à Lausanne, en Suisse, durant toute la durée de son mandat (8 ans) de présidente du CIO. Son élection à la tête du CIO est une première. C’est la première fois depuis la naissance du CIO (23 juin 1894 à Paris) que le mouvement olympique aura à sa tête une femme.
Et qui plus est africaine. Les 9 présidents qui l’ont précédée étaient tous des hommes, aucun d’origine africaine. En 131 ans d’existence du CIO, les Européens (7) et Américain (1) se sont partagés le fauteuil de la présidence du Comité international olympique. L’architecte du changement majeur est l’œuvre de Thomas Bach qui a grandement contribué à ce que beaucoup d’observateurs qualifient de révolution.
L’Allemand connaissait tous les candidats qui étaient en lice et a jugé que Kirsty Coventry présentait le meilleur profil. Une femme pour donner un sens à la parité chantée sur tous les toits, pas très souvent matérialisé sur le terrain. Un membre du CIO a lâché : «Thomas Bach avait une préférence pour Kirsty Coventry, parce qu’il était convaincu qu’elle est la seule à maintenir l’unité des rangs au sommet de la pyramide du CIO.
Elle symbolisait la continuité qu’il prônait avant de quitter ses fonctions.» D’autres indiquent : «Il s’est impliqué dans l’élection de la nouvelle présidente du CIO. Sa voix porte toujours.» Avant d’éviter toute mauvaise surprise, l’élection s’est rapidement achevée. Un tour a suffi. Kristy Coventry a obtenu 49 voix (élue au 1er tour), loin devant Juan Antonio Samaranch (28), Lord Sébastian Coe (8), David Lappartient (4), Morinari Watanabé (4) , Prince Feisal Al Hussein (2) et John Eliasch (2).
La président du CIO va trouver sur la table beaucoup de dossiers chauds. L’aide et le coup de main que lui a promis Thomas Bach ne sera pas de trop. Il a promis, avant l’élection, qu’il assistera le nouveau président durant les 3 premiers mois de son mandat. Kirsty Coventry s’est déjà démarquée de la proposition du Britannique Sébastian Coe qui voulait, s’il était élu, augmenter la bourse des athlètes dans le cadre de la préparation des Jeux olympiques.
Il y aura beaucoup de peaux de banane sur son chemin. Elle se présente comme l’héritière de Thomas Bach. Cela lui suffira-t-il pour asseoir son autorité et mener sa barque ? Tiendra-t-elle tête aux hommes politiques qui chercheront, coûte que coûte, à fléchir ses positions sur les questions où se télescopent le sport et la politique ? Ses proches ne doutent pas de ses capacités à diriger le CIO. Elle sera jugée sur ses actes.