L’absence d’entretien du cimetière Baghdoucha de la ville de Guelma et encore moins celui d’El Hadj Embarek ne manque pas de soulever indignations et réprobations auprès de nombreux visiteurs venus se recueillir sur la tombe d’un parent, durant le premier et le deuxième jour de l’Aïd El Fitr. «Je ne retrouve plus la tombe de ma mère.
Ça fait un quart d’heure que je cherche à travers les mauvaises herbes et surtout les ronces», a déclare à El Watan un visiteur venu spécialement de Batna pour accomplir son devoir. «A l’exception de l’allée centrale du premier carré qui est visiblement entretenue, il faut enjamber les tombes au risque de trébucher. Mais là n’est pas mon souci majeur, c’est l’état général du cimetière Baghdoucha qui m’attriste.
Ceux qui sont chargés du nettoyage et du désherbage sont visiblement dépassés par l’ampleur de la besogne. Je ne sais pas si une ou des associations se sont proposées pour participer à des campagnes régulières de désherbage et nettoyage», conclut notre interlocuteur visiblement attristé par la situation qui prévaut dans ce lieu. Comme chacun le sait à Guelma, le cimetière central Baghdoucha est saturé depuis plus d’une douzaine d’années. Un arrêté municipal et probablement de wilaya a notifié l’interdiction d’y inhumer les personnes décédées. Jusque-là, il n’y a rien de particulier, mais de là à laisser les portails métalliques du cimetière béants «365 jours sur 365», il y a de quoi se poser des questions auxquelles nous n’aurons aucune réponse, au même tire que le gardiennage des lieux qui incombe à l’APC.
A titre informatif, le cimetière Baghdoucha s’étend, approximativement, sur une superficie de 60 000 m2, scindés en quatre aires. Quant au plus ancien cimetière de la ville, en l’occurrence celui d’El Hadj M’barek, situé à proximité de la mosquée et du quartier éponymes sur près de 20 000 m2, la désolation y est plus perceptible puisque les très vieilles tombes, qui sont encore visibles, ont subi les affres du temps et de l’empiétement. Des habitations ont proliféré sur ce lieu sacré, malgré les lois en vigueur dont la plus ancienne remonte à l’année 1975. En clair, en faisant référence à l’ordonnance du 15 décembre 1975 relative aux funérailles, les autorités locales ont «fermé l’œil».
Quoi qu’il en soit, les rares actions de nettoiement et de désherbage opérées par l’APC de Guelma et certaines associations n’ont visiblement pas abouti. «Et pourtant les solutions existent, sachant pertinemment que le cimetière est un espace public d’où l’obligation des pouvoirs publics d’y assurer la salubrité, la sécurité et l’accessibilité», évoquent avec insistance nos interlocuteurs.
Et de conclure : «Les agents de police des cimetières et des funérailles ne sont-ils pas chargés de signaler cette situation inquiétante ?» Nous l’aurons compris, un autre volet extrêmement délicat s’ouvre. Cependant, le rôle des parents et alliés n’est pas en reste, puisque il faut faire le distinguo entre l’entretien d’une tombe qui incombe à ces derniers et celui d’un cimetière qui revient aux pouvoirs publics. A méditer.